Plusieurs mois après l’incident survenu à Tokounou, en octobre 2020, Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), s’est de nouveau exprimé sur cette affaire. L’ancien Premier ministre avait lui-même ordonné à son cortège de rebrousser chemin et de ne pas répondre à la ‘provocation’, renonçant ainsi au meeting électoral qu’il devait animer dans la ville de Kankan, fief historique et bastion imprenable du président Alpha Condé.
En marge de la cérémonie de signature officielle de la nouvelle charte de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), qui s’est tenue ce mercredi 14 juillet 2021 à Kobaya, dans la commune de Ratoma, le président de l’UFDG est revenu sur cet épisode de la dernière élection présidentielle. Cellou Dalein Diallo accuse le président Condé d’être le principal responsable de son blocage dans la localité de Tokounou.
Pour le leader de l’UFDG, le président Alpha Condé savait que n’avait plus de fief dans la région. C’est la cause, accuse l’opposant, du blocage de son cortège. « Si Alpha ne nous avait pas interdit l’accès à Kankan, vous auriez vu des choses. Parce que Alpha était conscient qu’il n’avait plus de fief. Mon arrivée à Kankan aurait mis en évidence justement le rejet de son régime par la jeunesse de la Haute-Guinée, car ses promesses n’ont pas été tenues et il n’a rien fait. Ce n’est pas pour rien qu’il a décidé de nous bloquer et d’aller détruire tous les symboles de l’UFDG [dans la ville de Kankan]. La ville était déjà conquise par notre parti. Il y avait des banderoles et des kiosques d’animation ‘Cellou laamiké’ (Cellou est élu président) partout. Ils ont pris conscience et ils ont décidé de tout détruire, y compris notre siège dont ils ont racheté le domaine. J’avais un terrain acquis depuis 1998, les gens sont allés se mobiliser là-bas, ils sont venus casser le mur pour dire que le terrain ne m’appartient pas », a dénoncé le principal challenger d’Alpha Condé.
Aliou Nasterlin