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Pourquoi les réformes à la LONAGUI ne font pas que des heureux…

La Loterie nationale de Guinée, structure étatique dont la mission est d’accompagner les efforts du gouvernement dans plusieurs domaines socio-économiques, est restée longtemps apathique face aux agissements d’opérateurs privés qui ont fini par faire main basse sur les jeux de loterie dans le pays.

L’article 3 des statuts de la LONAGUI, validés depuis le 26 Mai 2016, est pourtant d’une précision sans équivoque : « La société a pour objet l’organisation, la régulation, la gestion et l’exploitation de toutes formes de loteries, de jeux, de pronostics et assimilés en République de Guinée » (Chapitre 2, Objet/Mission, article3) mais une certaine opinion publique, alimentée par une forme de manipulation entretenue à dessein, continue de véhiculer des « rumeurs » totalement fausses sur ce qu’est réellement la LONAGUI.

Le but semble évident : brouiller les cartes en entretenant le flou autour du rôle assumé par tous les Etats du monde, de la France (Française des Jeux) au Burkina Faso (LONAB), en passant par le Sénégal (LONASE), la Côte d’Ivoire (LONACI) ou encore le Mali (PMU Mali), etc : le monopole exclusif des secteurs de jeux de loterie et assimilés autorisés sur leur territoire.

En effet, contrairement aux fadaises ressassées par des esprits partisans et aveuglés par l’appât du lucre, les Etats du monde tiennent à conserver le contrôle sur toutes les activités de loterie et de paris pour non seulement investir dans des domaines sociaux (comme la santé, les infrastructures, l’éducation, la culture, etc), mais aussi et surtout pour éviter qu’un quidam mal intentionné ne profite de la situation pour se livrer au… blanchiment d’argent.

C’est cette mission naturelle qui avait jusque-là été détournée par quelques individus, à leur seul profit, s’érigeant de temps en temps en « mécène prodigue » pour leurs proches, leurs parents et leurs amis.

Dès lors, quoi de plus normal que la LONAGUI décide de respecter à la lettre ses statuts, en assumant l’entièreté de sa mission ? Voilà un point fondamental qu’on a voulu assombrir, en affichant une mauvaise foi évidente, échafaudant des plans sur la comète et cherchant des poux sur un crâne rasé. Car dans la logique désastreuse de tous ceux qui ne font que s’agiter pour rien, il serait plus responsable pour un Etat « sérieux » de laisser un pan entier de son économie entre des mains d’individus obscurs qui roulent pour leur propre compte. Si le ridicule pouvait tuer !

En prenant les rênes de la LONAGUI en janvier 2019, l’actuelle directrice générale, Aminata Sylla, savait parfaitement qu’elle marchait sur des œufs, dans un environnement aussi bien hostile que miné par des pratiques qui ne pouvaient plus continuer.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, à peine annoncé le non renouvellement du contrat de WINIYA SARL, à l’époque gestionnaire du Pari Mutuel Urbain (PMU), des noms d’oiseaux ont fusé de toutes parts, comme par une opération du saint esprit… Mais personne n’est dupe.

Résultat des courses (n’y voyez pas un jeu de mots !), moins de 2 ans après la reprise en main du PMU Guinée (17 mois pour être plus exact), les chiffres réels devraient faire honte à tous ceux qui ont encore de l’énergie pour défendre l’indéfendable. Et pour cause !

Tenez, au cours de cette période de gestion de la nouvelle Direction Générale, 75 milliards de francs guinéens (GNF) ont été payés au Trésor public par l’équipe de PMU Guinée, version LONAGUI, là où, en 10 ans, PMU Guinée, version WINIYA, n’avait payé que le montant famélique de 103 milliards GNF ! La Société Guinée Games, dont l’annonce du non renouvellement de la licence a provoqué une tempête dans un verre d’eau, n’a au cours de la même période de 10 ans payé au Trésor public que la misère de 133 milliards GNF.

Ceux qui poussent aujourd’hui des cris d’orfraie voudraient-ils que l’Etat guinéen avale docilement ces grosses couleuvres pour les beaux yeux de leurs mentors ? Voudraient-ils que tout le monde ferme les yeux devant l’évidence ?

Ces chiffres ne seront jamais démentis parce qu’ils reflètent l’exacte réalité de ce qui s’apparente à une pathétique œuvre d’enfumage pour naïfs, où les bourreaux de l’économie guinéenne sont justement ceux-là qui sont les plus agités et les plus volubiles. Si payer 75 milliards GNF en seulement 1 an 5 mois, soit la presque totalité des montants cumulés payés en 10 ans au Trésor public par leurs modèles de « gestionnaires » est une faute, le public peut en juger.

C’est pourtant ces pratiques inqualifiables (perpétrées durant une décennie) qui, paradoxalement, permettent à des individus de pavoiser au lieu d’aller se cacher, tant l’écart est flagrant. Saigner à blanc l’Etat guinéen, en ricanant sous cape face aux frustrations des Guinéens, et continuer à manipuler pour défendre ses intérêts sordides, il faut le faire !

Où sont les centres de santé, les écoles, les œuvres sociales pérennes, les vraies actions s’inscrivant dans une vision ambitieuse qui soulageraient l’Etat dans certaines de ses missions ? Pourquoi, depuis que la LONAGUI a repris en main PMU Guinée, les parieurs affichent partout leur satisfaction, là où il y a à peine quelques jours, des kiosques d’une société de jeux qui a pignon sur rue ont été mis à sac à Kankan par des parieurs mécontents ? La réponse n’est pas attendue de ceux qui ont la bouche pleine. Ils feraient mieux de ne pas trop l’ouvrir pour ne pas donner une image dégradante d’eux-mêmes. Bien entendu, cette attitude inexplicable est insupportable pour des populations désabusées par tant de voracité.

C’est toute cette œuvre difficile de redressement que la LONAGUI a entamée, en toute responsabilité et avec un tableau de bord très clair. Les jeux de loterie doivent être gérés par des structures étatiques pour être utiles à toute la société, comme cela se passe partout ailleurs. Il n’y aura pas d’exception guinéenne !

Tenter de noyer le poisson en sponsorisant des articles au style de rédaction chaotique ne permettra ni de détourner la nouvelle direction générale de la LONAGUI de sa mission, ni de restaurer par des manœuvres dilatoires, l’image pâlie de quelques individus démasqués et qui ne devraient s’en prendre qu’à eux-mêmes. Evidemment, dans ces conditions, que ces gens-là osent discourir de corruption et de morale, de bonne ou de mauvaise gestion, c’est vraiment l’hôpital qui se moque de la charité !

En attendant, au lieu d’ennuyer les Guinéens avec des textes aussi insipides que risibles, les défenseurs stipendiés des « généreux mécènes » devraient plutôt les aider à retrouver les documents comptables et administratifs, pouvant conforter « l’exactitude » des douteuses déclarations de chiffres d’affaires faites durant 10 ans à l’Etat, et/ou à dénicher les codes pouvant permettre l’accès à leur plateforme de jeux, la plus secrète au monde.

Le vrai débat se trouve à ce niveau. Car seule une réponse honnête et transparente à la requête on ne peut plus claire de la nouvelle Direction Générale de la LONAGUI, confirmée par la dernière lettre du Monsieur Premier Ministre adressée à l’Administrateur Général de Guinée Games, pourra déterminer une éventuelle renégociation ou résiliation définitive du contrat de cette société. Ni plus ni moins.

Ibrahima CAMARA

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