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Pour une meilleure coopération Guinée-Interpol (tribune)

En Afrique de l’Ouest et partout dans le monde, le crime organisé ne s’est pas arrêté pendant la pandémie, continuant de menacer notre sécurité. La violence, l’exploitation, les trafics ont malheureusement continué. Ce que les spécialistes internationaux de ces questions ont noté, c’est que ces groupes se sont professionnalisés, pour intégrant plus de nouvelles technologies dans leurs méthodes illicites, et opérant au-delà des frontières nationales. Cela rend leur neutralisation encore plus difficile pour les forces de l’ordre. Mais cela doit être une priorité pour nous tous.

Dans mon travail au sein du Comité exécutif d’Interpol, que j’espère approfondir si je suis élu président de l’organisation en novembre, je veux aider les pays membres à s’adapter pour contrer cette tendance. C’est la raison de ma visite en Guinée, et je suis heureux que mes discussions avec le Chef de l’Etat, les représentants du gouvernement et les dirigeants de la police aient été si productives. Nous convenons tous que l’accélération de la transformation technologique va améliorer les techniques de police au niveau national. En partageant les meilleures pratiques et en nous soutenant mutuellement via Interpol, nous améliorerons les standards à travers le monde. La collaboration régionale et internationale, pour exploiter les technologies actuellement disponibles et celles qui émergeront dans le futur, est au cœur de ma stratégie pour Interpol contre les réseaux criminels.

Ici en Guinée, cet engagement politique à développer une police moderne existe déjà et est encore renforcée par la collaboration en cours entre le Gouvernement guinéen et mon pays, les Émirats arabes unis, l’un des endroits les plus sûrs au monde. L’expérience des Émirats arabes unis à cet égard est exemplaire et fait du pays le partenaire idéal pour les gouvernements qui cherchent à transformer leur réponse aux activités criminelles. Au cours des dernières années, j’ai travaillé au ministère de l’Intérieur et au sein d’autres agences pour permettre la modernisation des forces de police des Émirats arabes unis. Pour notre police, nous avons rénové des systèmes obsolètes qui font de nous un dans ce domaine. Désormais, les Émirats arabes unis sont régulièrement classés au sommet des classements mondiaux en matière de sécurité et ont été le fer de lance de la prestation de services de police via des plateformes intelligentes.

Les avantages de cette approche peuvent déjà être ressentis ici en Guinée, à travers une coopération bilatérale soutenue et ciblée et un partenariat important entre Afripol et Interpol. Des études menées par Interpol ont révélé qu’en Afrique de l’Ouest entre 2015 et 2017, le niveau élevé de cyber fraude ciblant les entreprises et les personnes vulnérables, ne faisait pas l’objet d’un traitement systématique : seulement un tiers des cybercrimes signalés aux forces de l’ordre chaque année ont pu abouti à des arrestations. En réponse, Interpol a développé l’Africa Cybercrime Operation Desk, qui initie et mettra en œuvre un cadre de coopération régionale pour conduire des opérations conjointes, renforçant ainsi la capacité des États africains à lutter contre la cybercriminalité. Il s’agit d’un pas en avant positif, qui revele en quoi le partage des meilleures pratiques pour une meilleure efficacité consiste en pratique.

Interpol est conscient qu’une coopération cohérente et fluide entre les pays d’Afrique de l’Ouest n’est pas simple. Notre étude a souligné qu’il s’agissait d’un obstacle à l’efficacité des enquêtes intergouvernementales sur la cybercriminalité. Mais on constate aussi des progrès : ratifié récemment par le Parlement guinéen, le récent accord militaire et technique entre la Guinée et le Sénégal, qui comprend des dispositions sur la lutte contre la criminalité transfrontalière, est particulièrement encourageant.

Il y a d’autres signes positifs : mon respecté collègue le Dr. Ali Mohamed Al Khouri, l’un des experts des Émirats arabes unis sur le gouvernement numérique, et ancien officier de la police d’Abou Dhabi, a été nommé conseiller spécial par le gouvernement de Guinée en 2019 pour partager notre expérience sur ces questions. Cela témoigne de la force de la coopération entre les Émirats arabes unis et la Guinée, et de l’engagement du gouvernement guinéen à éradiquer le crime organisé.

Faire progresser cet agenda technologique et placer l’Afrique au cœur de la stratégie d’Interpol seront les maîtres mots de mon programme, si je suis élu président de l’Organisation internationale de police criminelle en novembre. Sous ma direction, les enseignements tirés et les méthodes de police innovantes développées par les Émirats arabes unis seront partagés avec tous les membres d’Interpol, afin d’améliorer notre sécurité collective. Les liens existants développés entre la Guinée et les Emirats arabes unis, et entre la Guinée et Interpol, seraient ainsi renforcés, apportant des bénéfices significatifs aux citoyens, qui sont les véritables victimes de ces crimes odieux.

Par le Major Général Dr. Ahmed Naser Al Raisi, Membre du Comité exécutif d’Interpol et candidat à la présidence d’Interpol

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