Suite à l’application de l’arrêté ministériel de la nouvelle redevance d’interconnexion sur le trafic intra-réseau à raison de 20 francs guinéens par minute, en vigueur depuis le 1er juin dernier, les bonus voix offerts lors des rechargements de crédit du vendredi (100%) ainsi que les bonus voix des rechargements de crédit via Orange Money (25%) sont arrêtés à partir de ce vendredi 23 juillet 2021, selon un communiqué de la société de téléphonie mobile Orange Guinée, publié hier jeudi. Une décision qui, bien qu’elle mette fin à des « privilèges » dont bénéficiaient les clients, est plutôt accueillie avec moins de colère.
En effet, si les abonnés de la société rencontrée ce vendredi par Ledjely.com regrettent cette décision, ils disent cependant la comprendre.
Pour Cherif Haza Haidara, la soixantaine, trouvé non loin de la mosquée Fadigaya de Nongo, dans la commune de Ratoma, la supression des bonus par l’opérateur de téléphonie mobile est justifiée. Il accuse plutôt le gouvernement de ne pas avoir pitié du peuple, en imposant des nouvelles taxes aux sociétés de téléphonie. « Le gouvernement ne nous aime pas. J’ai fais plusieurs pays du monde, mais je n’ai jamais vu des choses comme chez nous en Guinée », a-t-il assuré.
Prenant ses ablutions pour la grande prière du vendredi, l’homme à la barbe blanche, ne fait pas de cadeau au gouvernement guinéen. « Orange ne peut pas travailler sans intérêt. Le gouvernement ne nous veut pas de bien », le vieil homme.
Abdoul Gadiri Sow, conducteur de taxi moto à Lambanyi, lui, ne se sent pas concerné par cette suspension des bonus. « Personnellement, je ne savais pas que les bonus ont été suspendus, parce que je n’ai pas l’habitude de compter sur eux. Il y a d’autres forfaits que j’utilise avec le réseau Orange, donc cette suppression des bonus ne me dérange pas », a-t-il confié, avant d’accuser le gouvernement de vouloir s’attaquer aux opérateurs téléphoniques. « Le gouvernement veut faire tomber les entreprises. Ils ont fini avec Antonio Souaré, maintenant, ce sont les opérateurs téléphoniques qu’il attaque. Mais c’est la population qui va souffrir », a fait remarquer le jeune homme.
Bachir Diallo, boutiquier au carrefour Cosa, pour sa part, aborde le sujet avec humour. Il dit se réjouir même de cette suppression des bonus du vendredi. Car « chaque vendredi, les parents du village appellaient pour qu’on leur fasse du crédit (…) Je ne pense même pas qu’ils ont appris la nouvelle », ironise-t-il.
Et de conclure : « Généralement, ils ne profitaient que pendant des vendredis pour recharger leurs comptes afin de gagner des bonus. S’il n’y a plus bonus, ils n’auront plus un alibi pour demander du crédit pendant ce jour ».
Aliou Nasterlin