Mamadou Sylla, chef de file de l’opposition et des membres de son cabinet ont rendu une visite de courtoisie ce dimanche 25 juillet 2021 aux détenus politiques fraîchement sortis de prison sous conditions. Le périple a commencé chez Ousmane Gaoual Diallo, directeur de la communication de l’Union des Forces Démocratique de Guinée UFDG. L’opposant a salué la démarche avant de revenir sur son engagement politique.
L’ancien député a d’abord tenu à féliciter tous les partis politiques qui l’ont soutenu durant sa période de détention. « Nous avions la possibilité d’écouter la radio, de regarder la télé de temps en temps, de lire des journaux, aucune voix d’un leader de parti politique en Guinée ne nous a manqué. Chacun en fonction de ses moyens, en fonction de sa place, en fonction de ce qu’il estime comme pouvoir, s’est exprimé pour demander notre libération ou au moins un aménagement comme celui que nous sommes en train de vivre actuellement. C’est un moment de cohésion, c’est un moment d’expression de solidarité nationale dont nous avons été les bénéficiaires », précise-t-il avant d’encourager le chef de file de l’opposition à l’Assemblée nationale à poursuivre « ce travail pour que nos autres camarades qui sont encore dans les prisons puissent recouvrer leur liberté ».
Ousmane Gaoual Diallo, Abdoulaye Chérif Bah, Cellou Baldé et Abdoulaye Bah, tous responsables au sein du principal parti d’opposition, l’UFDG, ont été arrêtés en novembre dernier, puis incarcérés à la maison centrale où ils ont passé environ 8 mois pour « fabrication, acquisition, stockage, détention, usage d’armes légères, de guerre, détention de munitions, menaces et association de malfaiteurs ». Ils bénéficient d’une liberté provisoire depuis le 16 juillet 2021 dernier pour des raisons de santé. Cependant, même s’il se réjouit de sa libération, Ousmane Gaoual Diallo n’entend pas renoncer à se battre pour la démocratie. « C’est difficile ce que nous sommes en train de traverser. Ce qui est clair, moi je ne sors pas de cette prison avec une altération de mes convictions que la Guinée doit promouvoir la démocratie et l’état de droit, pour que le développement puisse être là et qu’il soit partagé avec le plus grand nombre de citoyens. Cette conviction-là, je la garde, la prison n’a fait que la renforcer. Votre démarche nous va droit au cœur. Indépendamment des considérations politiques, lorsque nous avons été dans cette situation, nous n’avons pas senti les divergences d’idées que nous avions, nous avons senti des frères, des collaborateurs, des collègues s’impliquer pour que ce jour puisse arriver », ce proche de Cellou Dalein Diallo, principal challenger du président Alpha Condé.
Aliou Nasterlin