Face à la flambée du COVID-19 en Guinée, le gouvernement a interdit les rassemblements de plus de 50 personnes lors des cérémonies sociales. Une situation qui ne reste pas sans conséquence sur le quotidien des griots de la ville de Kankan, qui ont du mal à joindre les deux bouts.
Rencontré chez lui par le correspondant du Djely en Haute-Guinée, Santana Mady Kouyaté, le président du bureau préfectoral du Djelitomba, a confié que la suspension des activités culturelles touche beaucoup les griots de la ville. « Ce sont des souffrances qui s’ajoutent à notre vie. S’il n’y a pas de danses, nous n’avons rien », a-t-il déclaré.
Devant la conjoncture économique difficile qu’ils traversent depuis le début de la crise sanitaire du COVID-19, Elhadj Ayouba Kouyaté sollicite des mesures d’accompagnement de la part du gouvernement. « On se soumet à la décision de nos chefs, pourvu que les gouvernants sachent que nous souffrons. On a interdit toutes nos activités, ce sont pourtant ces dernières qui nous permettent de nourrir nos familles, les baptêmes, mariages et autres cérémonies demeurent nos sources de revenus. Nous espérons vivement parce qu’ils savent que nous souffrons le martyr depuis longtemps », a lancé le porte-parole de la grande corporation des griots de Guinée.
A défaut d’être aidés par le gouvernement, ils demandent la reprise des spectacles, en faisant respecter les mesures sanitaires. « Qu’on nous laisse faire nos activités, même si c’est avec le nombre de personnes annoncées pour les cérémonies sociales (…) Même cinq personnes, c’est bon », a conclu Santana Mady Kouyaté.
Michel Yaradouno, Kankan pour Ledjely.com