Construite depuis près de quarante ans, la Maison centrale de Kankan se trouve actuellement dans un état de vétusté très poussé. C’est ce qui pourrait expliquer en partie, les évasions enregistrées ces derniers temps sur place. Le procureur de la République près le Tribunal de première instance (TPI) de Kankan a fait le même constat que plusieurs journalistes locaux. Et lors du point de presse qu’il a animé mercredi dernier, Aly Touré s’est exprimé sur la situation dans laquelle se trouve la prison centrale de Nabaya.
Située au quartier Gare, dans la commune urbaine, la Maison centrale de Kankan ne répond plus aux standards d’une prison. Récemment, le procureur a peint sa vétusté en des termes on ne peut plus clair.« Il faut avoir le courage de dire que notre maison ne répond plus aux normes. Il y a non seulement un surpeuplement de la population carcérale – dans les cellules qui devraient accueillir 15 détenus, nous sommes à plus de vingt actuellement – mais aussi l’infrastructure elle-même est vieille : les plafonds, les tôles… sont tous vétustes et faciles à effriter. Un simple coup de pied vous donne la possibilité de vous enfuir, les toiles d’araignées et les moustiques aussi règnent en maitres sur les lieux. Une situation qui dégraderait l’état de santé des détenus, comme c’était le cas du promoteur des prières en n’ko (Nanfo Ismaël Diaby, ndlr) il y a quelques jours », a admis le procureur.
Dans cette maison d’arrêt, les toilettes sont aussi dans un état de vétusté. Sur place, c’est l’odeur nauséabonde qui accueille les visiteurs. Un responsable des lieux, sous l’anonymat, doute de la qualité des travaux. « La prison civile de Siguiri est mieux que notre maison centrale. Pourtant, ce sont les mêmes partenaires qui avaient financé les travaux. Voyez la longueur de la cour et les fissures, rien ne vous rassure en terme de sécurité et quand ces travaux avaient été clos, j’avais demandé les comptes. Mais en vain ! », dit-il.
Michel Yaradouno, Kankan pour Ledjely.com