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COUR DES COMPTES : les obstacles devant le colonel Mamady Doumbouya

Il y a 5 problèmes à la Cour des comptes que le CNRD doit résoudre pour redonner sérieux et crédibilité à cette institution.

I-Le 1er problème : tourne autour du premier président de la Cour des comptes, Mohamed DIARÉ.

Ce monsieur a été d’abord ministre délégué au budget dans le 1er gouvernement de l’ex-président pendant 3 ans, de 2011 à 2013, puis nommé ministre d’État chargé de l’économie et des finances de 2014 à 2015, et parrain du RPG-arc-en-ciel en forêt en 2015 pour le 2ème mandat de l’ex-président. En plus, plus de 80% des comptables en poste aujourd’hui ont été nommés par ce monsieur.

Une fois encore, je demande au CNRD de prendre ses responsabilités, car il y’a d’autres Guinéens intègres qui peuvent être à la tête de cette institution pour sa crédibilité.

II-Le 2ème problème de la Cour comptes :

Ce problème a un nom : il s’agit du commissaire général du gouvernement, Goureissy SOW.

C’est le procureur financier de la Cour. Son rôle est de saisir la chambre de discipline budgétaire et financière et les juridictions pénales en cas d’irrégularités constatées, étayées dans les rapports rédigés par les Auditeurs et les Conseillers-référendaires.

Mais il ne poursuit jamais les comptables retardataires dans la production des comptes pour leur infliger des amendes, il saisit très rarement la chambre de discipline budgétaire et financière pour les fautes de gestion que les magistrats rapporteurs lui soumettent dans les rapports d’observation définitifs.

III-Le 3ème problème : c’est le président de la chambre des comptes de l’État, Mamadou Siré DOUMBOUYA.

Ce monsieur est un fidèle au premier président de la Cour. Quand les jeunes magistrats de sa chambre (Auditeurs et Conseillers-Référendaires) accomplissent leurs missions d’inspection, rédigent et soumettent leurs rapports, si ces rapports impliquent le 1er président de la Cour, il altère toute les parties impliquant le premier président.

Exemple 1 : en 2017, lorsque les jeunes magistrats, auditeurs et référendaires de sa chambre ont contrôlé les travaux publics, ces jeunes magistrats avaient découvert des marchés de gré à gré dans lesquels le premier président de la Cour était impliqué. Mais quand le rapport est arrivé à son niveau, il a gommé toutes les parties impliquant le premier président.

Exemple 2 : lorsque le gouvernement guinéen avait saisi la Cour des comptes pour s’assurer du paiement effectif des redevances par les sociétés minières implantées en Guinée, les jeunes magistrats auditeurs et référendaires avaient mis à nue plusieurs sociétés minières qui ne payaient pas leurs redevances au gouvernement guinéen qui se chiffraient en millions de dollars, alors les jeunes magistrats ont fait des réserves quant à la certification de ces sociétés.

Malheureusement, lorsque le rapport est arrivé au niveau du président de chambre, il l’a transmis au premier président, les jeunes magistrats ont été mis à l’écart, et le rapport fut certifié par certains présidents de chambre, c’est à dire, les sociétés extractives ont été certifiées malgré les réserves justifiées, accompagnées de pièces justificatives, émises par les jeunes magistrats

IV-Le 4ème problème : c’est la présidente de la chambre des comptes des Établissements Publics Administratifs, Hadja Mariama penda DIALLO.

Une experte en blocage de rapports. En complicité avec le parquet (le commissariat général du gouvernement), elle bloque les rapports soumis par les jeunes magistrats de sa chambre.

Exemple : le rapport sur l’ASCAD (organisme d’insertion professionnelle), instruit depuis 2018, et déposé la même année, est toujours bloqué au parquet.

V-Le 5ème problème : c’est le président de la chambre des comptes des collectivités territoriales et locales, Cheik Mady TOURÉ.

Un président effacé, qui ne décide rien sans l’aval du premier président. C’est un président de chambre à qui le premier président de la Cour des comptes fait faire ce qu’il veut, il n’a aucune indépendance.

CONCLUSION :

Y a-t-il un espoir à la Cour des comptes ?

Oui. Il y’a deux espoirs :

1-Le président de la chambre de discipline budgétaire et financière, SAA Joseph KADOUNO. Ce magistrat est notoirement connu à la Cour comme très intègre, mais très malheureusement, il est toujours mis en minorité lors de la prise de décisions en réunion de chambre ou de bureau

2-Les jeunes magistrats que sont les Auditeurs et les Conseillers-référendaires.

Ils font leur travail d’inspection, de rédaction de rapports, mais ceux-ci sont presque systématiquement bloqués ou altérés par les hauts magistrats de la Cour, c’est à dire, les Conseillers-Maitres, présidents des différentes chambres.

Si le président du CNRD veut du sérieux dans cette Cour, il serait opportun de changer certaines têtes.

Toute réforme qui ne change pas ces présidents de chambres n’aura point d’effet positif sur la Cour, et ces mêmes hommes continueront à faire ce qu’ils ont toujours fait : bloquer les jeunes magistrats, altérer et bloquer des rapports, empêcher la saisine de la chambre de discipline budgétaire et financière, non saisine des juridictions pénales.

JJR

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