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Coyah: quand le chômage pousse les jeunes à exercer des métiers de “femmes”

En Guinée, nombreux sont les jeunes qui, pour subvenir à leurs besoins exercent divers métiers. Sidiki Traoré exerce régulièrement avec ses amis la manucure et la pédicure, un métier destiné aux femmes dans la conscience collective, dans un petit carré du marché au Km 36.

La manucure et la pédicure s’ouvrent lentement aux hommes. Face au chômage, des jeunes hommes se tournent vers ce métier autrefois convoité que par les femmes. Que ce soit dans les salons de beauté ou même dans des marchés, il n’est pas rare de les voir munis de l’attirail propre à ceux qui l’exercent.

Parfois seuls ou en groupe dans les marchés avec les outils de travail, les jeunes garçons font désormais de la concurrence aux filles. Au marché du km 36, dans la commune de Coyah, ils sont cinq à pratiquer cette activité pour subvenir à leurs besoins. Du matin au soir, ils se relaient dans leur “ghetto” comme ils aiment à l’appeler pour manucurer, vernir ou poser des faux ongles et faux cils.

Ce métier, Sidiki le pratique depuis quatre ans maintenant. Revenu du Sénégal où il était chauffeur, il s’est retrouvé au chômage, c’est ainsi qu’il a embrassé ce métier grâce à l’aide  de ses amis.

Auparavant, ils avaient une petite place de quelques mètres carrés qui leur coûtait 600 mille francs guinéens le mois, aujourd’hui ils n’ont plus de place. Dans le marché, ils naviguent d’un point à un autre chaque jour, s’installant avec leurs clients où ils trouvent une table de libre. Pour réussir à subvenir à leurs besoins, ils font leur travail à bas prix contrairement aux salons de beauté. Sur place, une trousse contenant différents types de vernis sur un banc, des paquets d’ongles et de maquillage exposés sur une table sont leurs instruments de travail.

Bien connus dans la zone, ils sont aussi déplacés parfois pour travailler dans les salons où dans les maisons. « Parfois dans les salons, les prix sont chers alors que chez nous ici, c’est moins cher et puis le boulot est bien fait … Le travail que nous faisons ici varie entre 20 et 25.000gnf. Arrivé dans les salons, il te faut payer ça à 80 ou 100 mille francs. En plus, il y’a des travaux que nous faisons ici, dans les salons, eux ils n’ont pas le temps de le faire ... », explique Sidiki Traoré pendant que son collègue pose et nettoie de faux ongles pour une cliente.

Pratiquer un métier souvent propre à l’autre sexe, c’est faire face à des préjugés et critiques. Mais ces jeunes n’abandonnent pas pour autant leur travail. «Il n’y a pas de sous métier donc, on préfère fermer les oreilles. C’est mieux que de voler. A ceux qui ont de l’emploi, ceux qui n’en n’ont pas, nous les demandons de prendre courage car ce n’est pas facile », a conclu Sidiki.

Elisabeth Zézé Guilavogui

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