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GUINEE : lettre ouverte pour les 63 ans

Ce 2 octobre 2021, la Guinée célèbre le 63ème anniversaire de son accession à la souveraineté nationale. Mais l’évènement coïncidant avec un contexte marqué à la fois par le coup d’Etat du 5 septembre et par la pandémie de Covid-19, la fête sera célébrée quelque peu dans la sobriété. N’empêche, des jeunes Guinéens évoluant à l’étranger trouvent l’occasion opportune pour adresser en premier lieu aux nouvelles autorités la lettre ouverte ci-dessous. Mais au-delà du colonel Doumbouya et de tous les autres, c’est aux Guinéens dans leur ensemble que le message s’adresse. Il est temps que le pays tourne le dos au passif lourd qu’il a trainé jusqu’ici, il est surtout temps que la vie du Guinéen soit le reflet des immenses potentialités dont regorge son pays. Cela n’est possible, selon les auteurs de cette lettre ouverte, qu’à la condition que, dans une logique collective de rupture, tous les Guinéens puissent s’impliquer et qu’il leur soit permis de le faire. Tel est le vœu qu’ils formulent en ce 63ème anniversaire pour un pays qu’ils portent dans leur cœur, même étant loin de ses terres. 

Aujourd’hui, nous sommes rassemblés pour saluer le courage de celles et ceux qui, il y a 63 ans, sont tombés en martyre pour le salut de notre chère patrie. A l’aube de cette date historique qui marque les 63 ans d’indépendance de la République de Guinée, permettons-nous de faire un petit bilan : un demi-siècle de brutalité, de succession d’évènements autant tragiques que funestes ; un demi-siècle qui a taillé en brèche l’optimisme des jeunes guinéens de générations en générations. Et qui, par une succession logique des choses ont créé un système. Un système aux rouages si complexes, qu’il parvient à briser tout espoir de changement et d’avenir meilleur pour nous, nous plongeant un peu plus dans les abysses du sous-développement et de la pauvreté.

Cela devrait être immoral de voir un pays avec autant de richesses du sol et du sous- sol peiner à s’émanciper, en ce sens où, les enjeux sont purement politiques. Ils sont le reflet d’une situation sociale et économique très dégradée. Une jeunesse désabusée, formée par un système devenu obsolète, et qui par conséquent peine à trouver un emploi. Causant ainsi une flambée du chômage et un coût excessif de la vie pour un guinéen lambda ; des guerres intestines qui empoisonnent cette belle communauté qui est la nôtre la rendant plus divisée que jamais. Aujourd’hui, en cette date commémorative, nous, les jeunes guinéens devons plus que jamais réitérer notre attachement à la nation. En quoi faisant ? En mettant notre force, notre intellect et tout notre être à profit pour pallier à ces problèmes et vivre l’avenir radieux dont nous avons tant rêvé ainsi que nos prédécesseurs.

Dans ce contexte, nous appelons le Conseil National Pour le Redressement et pour le Développement à refuser l’exclusion en nouant des liens entre les filles et fils du pays.

 

À agir, pour que la Guinée soit un pays qui rassemble, un terreau de partage et de solidarité. Pour que tous les enfants, quel que soit le quartier où ils vivent, puissent apprendre, grandir, devenir citoyen(es). Agir pour permettre aux plus précaires, aux plus fragiles, sans distinction d’âges et d’origines, d’être acteurs de leur vie et de leur ville. Agir pour intégrer dans l’histoire commune celles et ceux qui, depuis trop longtemps, sont laissés de côté. Agir localement, au quotidien, au service de tous les Guinéens, dans le respect des identités, des besoins, et des capacités de tous ; car le dialogue et la paix bien qu’utopique nous attendent au bout du chemin.

Alors, plus que jamais, en parfaite symbiose, nous devons rester vigilants et mobilisés. Les mots liberté, égalité, travail, justice, laïcité et solidarité, doivent transcender le stade de simples mots. Et plutôt être un code de vie, ou une idéologie cultivée par chaque Guinéen d’ici et d’ailleurs afin que nous puissions évoluer car comme le disait le politicien pacifiste indien Mahatma Gandhi : « Sois le changement que tu veux voir dans le Monde ».

Vive la Guinée

Mme Mariama Kesso Bah, étudiante en économie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar

& Mr Bah Amadou diplômé en sciences politiques Grenoble

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