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EMBALO : « Je n’ai jamais vu le président Sassou triste comme le jour du coup d’Etat en Guinée »

Les relations d’amitié qui lient le président congolais, Denis Sassou Nguesso, et celui qui, jusqu’au 5 septembre dernier, était son homologue en Guinée, sont de notoriété publique. Chacun a donc pu imaginer que sur la rive brazzavilloise du fleuve Congo, c’est avec un pincement au cœur qu’on a appris la chute du président Alpha Condé en début septembre 2021. Cela est même confirmé ce samedi matin chez nos confrères de RFI par le président de la Guinée Bissau qui, lui, n’était pas particulièrement fan d’Alpha Condé. Mais le président Umaru Sissoco Embalo témoigne, parlant du président congolais : « Je ne l’ai jamais vu aussi triste que le jour où il y a eu coup d’Etat en Guinée ».

Livrant ce témoignage en marge d’un séjour qu’il effectue depuis quelques jours en France, le numéro un de la Guinée Bissau révèle dans la foulée qu’à la suite du coup d’Etat en Guinée, beaucoup de dirigeants africains et d’ailleurs, préoccupés par le sort du président déchu, l’avaient joint. Bien sûr, un des premiers à l’avoir fait, ce fut le président Denis Sassou Nguesso. Il y a ensuite, le président de la Turquie, lui aussi grand ami du président Alpha Condé. Le premier avait, selon Umaru Sissoco Embalo ouvertement émis le souhait d’accueillir Alpha Condé. Quant à celui de la Turquie, il souhaitait que l’on mette l’ancien chef de l’Etat guinéen à sa disposition afin qu’il le mette en contact avec son médecin. « Je ne connaissais pas Doumbouya, mais j’ai cherché son numéro. Je lui ai dit : « Mon frère, il faut prendre en considération l’âge du président Alpha Condé », dit le président de la Guinée Bissau.

Ceci étant, sur le sort à réserver à l’ancien président guinéen, M. Embalo estime que c’est à l’intéressé lui-même et aux nouvelles autorités en Guinée de le décider.

Sur le coup d’Etat du 5 septembre 2021, le président de la Guinée Bissau dit ne pas le cautionner. Pour autant, à l’instar de beaucoup d’autres observateurs, il lui trouve des circonstances atténuantes. « Dès fois, il ne faut pas juger que la réaction, il faut juger aussi la provocation », dit-il. De fait, il trouve au président Alpha Condé des griefs qui n’auront pas milité en sa faveur. D’abord, son âgé que le président de la Guinée Bissau surévalue à 95 ans. Son tempérament aussi. « Il s’était fait beaucoup d’ennemis », estime Embalo.

S’abritant derrière un certain réalisme, le président bissau-guinéen promet de venir incessamment en Guinée, pour rencontrer le président Doumbouya qu’il appelle « mon jeune frère ». Car dit-il, dans les faits, Doumbouya et Goïta sont aujourd’hui respectivement les chefs d’Etat en Guinée et au Mali.

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