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ALIOU BARRY : « Ce n’est pas parce que la libération d’Alpha Condé n’a pas été évoquée cette fois-ci que ça ne préoccupe pas la CEDEAO »

Au lendemain de la prise du pouvoir par le Groupement des forces spéciales, le 5 septembre dernier, la CEDEAO avait condamné le coup d’État et exigé la libération du président Alpha Condé, avant de suspendre la Guinée de l’instance sous-régionale. Une demande qui n’est pas à l’ordre du jour, puisque lors de la récente visite de la délégation de l’organisation sous-régionale à Conakry, l’accent a été beaucoup mis sur comment la CEDEAO pourrait accompagner la transition guinéenne. Un changement de ton qui laisse croire que l’instance sous-régionale ne fait plus de la libération du président Alpha Condé sa priorité ? Pour Aliou Barry, chercheur en Géopolitique, la réponse est non. Contrairement à ce que pensent certains observateurs de la situation politique en Guinée.

Joint au téléphone ce lundi 1er novembre 2021 par Ledjely.com, le politologue estime que le fait que la libération de Alpha Condé n’ait pas été évoquée par les émissaires de la CEDEAO lors de cette visite à Conakry ne signifie pas que ces derniers ne s’en soucient pas. « Il faut comprendre aujourd’hui que la CEDEAO est confrontée à un problème crucial, notamment sur la Guinée », analyse-t-il, estimant ainsi que l’organisation sous-régionale est juste « un peu indulgente », face à l’actuelle situation de la Guinée ; « sinon, ajoute-t-il, cela ne veut pas dire qu’ils vont tout accepter ». « C’est parce qu’ils ont eux-mêmes failli à l’application du protocole de la CEDEAO qui interdit les changements constitutionnels. Donc, ils veulent se racheter. Et je peux vous dire que dans quelques mois ou années, ce protocole va être modifié », prédit M. Barry.

L’autre raison qui, selon le chercheur, peut expliquer ce changement de stratégie par la CEDEAO, c’est le traitement que la junte militaire a, jusque-là, réservé à l’ancien président Alpha Condé depuis son renversement au 5 septembre dernier. « Il a bénéficie des avantages de prestations de son médecin, de son cuisinier et tout… Ils ne peuvent pas remettre sur la table de façon officielle la situation de Monsieur Alpha Condé. Mais c’est pas parce que sa libération n’ait pas été évoquée cette fois-ci que ça ne les préoccupe pas. Cependant, ils ont cette impression que la junte actuelle ne fera pas du mal à Alpha Condé », estime le politologue.

Depuis sa prise de pouvoir, la junte militaire n’a toujours pas annoncé la durée de la transition. Une autre raison qui explique les nouvelles démarches empruntées par la CÉDÉAO du point de vue d’Aliou Barry. « La CEDEAO a sanctionné la junte parce que c’est classique. Maintenant, ils attendent le retour à l’ordre constitutionnel. Pour cela, il faut que ceux qui ont pris le pouvoir demandent clairement la durée qui leur convient. Dans ce cas, la CEDEAO se prononcera si elle est d’accord ou pas », explique M. Barry, ajoutant qu’il n’est pas sûr que la CEDEAO accordera à la Guinée une durée de 2 ans. « On ne peut pas donner au Mali 18 mois et donner à la Guinée 24 mois », conclut-il.

Aliou Nasterlin

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