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TRANSITION : le sursis de la CEDEAO à la Guinée

Si elle se compare à la fermeté dont la CEDEAO a fait montre à l’égard du Mali, à l’issue du sommet extraordinaire du dimanche 7 novembre dernier, la Guinée aurait de quoi se réjouir. En effet, même si l’organisation sous-régionale a maintenu les sanctions qu’elle a édictées le 16 septembre 2021, contre la Guinée et les membres du CNRD et de leurs familles, il résulte néanmoins de l’analyse globale des décisions que le colonel Mamadi Doumbouya et ses camarades sont investis d’une certaine confiance. A la différence du cas malien qui semble désespéré à leurs yeux, les chefs d’Etat veulent encore croire en la bonne foi des autorités de la Transition en Guinée. Ceci étant, il s’agit d’un optimisme très prudent. Et la suite ne dépendra que des actes que la Guinée va poser d’ici notamment au prochain sommet. A cet égard, c’est un sursis qui a été accordé au CNRD et au gouvernement de transition.

A l’égard de la Transition en Guinée, la CEDEAO marche sur une corde raide. En proie à une certaine défiance de la part des populations, elle sait qu’elle doit y aller avec une extrême prudence. D’un côté, si elle y va tout de suite avec une extrême fermeté, elle pourrait conforter la tendance radicale du CNRD et soulever l’opinion publique guinéenne contre elle. Mais si au contraire, elle ne maintient pas une certaine pression, la transition guinéenne pourrait lui échapper. D’où sa stratégie de souffler le chaud et le froid. Maintenir les sanctions d’une part, et reconnaître les progrès, de l’autre.

Mais cette approche de la carotte et du bâton ne saurait perdurer. Pour continuer à envisager la situation en Guinée avec bienveillance, la CEDEAO voudra des actes plus concrets. Et à date, la preuve la plus tangible de la bonne foi des nouvelles autorités, c’est ce fameux chronogramme de la Transition. Ce document que les chefs d’Etat de la sous-région disent attendre avec « urgence ». Justement, tout est dans ce terme qui ressort l’impatience avec laquelle le chronogramme en question est attendu. Et c’est à ce niveau que les choses risquent de se corser.

En effet, à ce rythme, on peut penser qu’au prochain sommet ordinaire de l’instance sous-régionale, prévue le 12 décembre prochain, les dirigeants de la CEDEAO voudront disposer du chronogramme. Or, il n’est pas certain qu’il puisse être disponible à cette date. Déjà, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, de l’Intégration africaine et des Guinéens de l’étranger, déclarait hier : « Ils demandent à ce qu’il y ait un chronogramme, on est déjà en train de l’élaborer. Mais on ne peut pas le faire si on n’a pas mis en place tous les instruments. Il n’y a pas encore de CNT, on ne peut donc pas parler de chronogramme ». Morissanda Kouyaté ajoutait même : « Il n’y a pas quelqu’un qui est plus pressé que nous, mais nous voulons faire les choses normalement ».

Il y a donc un hiatus dans la conception du timing. La CEDEAO réclame le chronogramme le plus tôt possible. Mais les autorités guinéennes veulent prendre leur temps. Logiquement, à un moment donné, cela va donner lieu à un malentendu. Mais c’est probablement en prévision de cette incompréhension que Mohamed Ibn Chambas a été désigné comme facilitateur entre notamment les nouvelles autorités et la CEDEAO.

Boubacar Sanso Barry

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