Alpha Soumah alias Bill de Sam, nouveau ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, en marge d’une rencontre qu’il a eue ce lundi 22 novembre, avec quelques acteurs culturels, dans l’enceinte du Musée national de Sandervalia, a posé le diagnostic de la culture guinéenne. Etat des lieux dont il ressort que le secteur de la culture ne se porte pas au meilleur de sa forme en Guinée. Et pour le ministre, cela est particulièrement imputable à ceux qui ont pris la relève après l’ère Sékou Touré. Selon Bill de Sam, le colonel Lansana Conté et ses camarades n’avaient pas su, de l’héritage du régime de Sékou Touré, faire le bon tri, pour en tirer notamment les aspects positifs.
Mais avant d’en venir à ce procès, le ministre a tenu à rappeler que la culture ne doit pas être perçue comme une catégorie à isoler du reste des préoccupations de la société. « Le domaine de la culture est immense, il est très vaste. D’ailleurs, tout est culturel, notre façon de penser, notre façon de nous habiller, de réfléchir », note Alpha Soumah. Qui, dans la même logique, ajoute : « La culture doit rester dans notre cerveau, elle doit définir le cadre de développement que nous mettons en place pour la génération présente et même pour le futur. Donc, la culture c’est notre vie ».
Seulement, ce n’est pas toujours de cette façon que la culture a été perçue en Guinée. Elle a même souvent été appréhendée comme une portion congrue, un appendice des autres secteurs. Elle a été réduite à sa dimension ludique et de distraction. Un regrettable déclin le ministre de la culture impute en particulier au régime de feu le président Lansana Conté. En effet, c’est depuis 1984, la culture en Guinée, est reléguée au troisième plan. « C’est dommage, parce qu’on aurait pu profiter de cet héritage du PDG-RDA et continuer le développement même dans le libéralisme, en prenant le côté positif et laissant tomber le côté qui ne nous arrange pas ».
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Bill de Sam n’est vraiment pas tendre avec ceux qui, à la faveur de la prise du pouvoir par l’armée, en 1984, avaient hérité du secteur culturel. « Ceux-là qui sont venus ont préféré leurs propres personnes au détriment de l’ensemble. Ceux qui étaient censés encadrer la culture, lui donner une nouvelle directive, donner du dynamisme (…) n’ont pas emprunté le chemin qu’il fallait à l’époque, ils n’ont pas adapté le changement aux réalités », estime-t-il en effet.
Balla Yombouno