Vingt-quatre après la création par la junte de la Cour de Répression des Infractions économiques et financières, la ministre de la justice, garde des sceaux, Fatoumata Yarie Soumah, a apporté certaines précisions sur le fonctionnement de cette juridiction.
Sur les antennes de la RTG, ce vendredi 3 décembre 2021, Fatoumata Yarie Soumah, a indiqué que : « la création de la CRIEF est la résultante de l’engagement que le président a pris, c’est-à-dire faire de la justice la boussole. Cette cour de répression est une justice pénale instituée et a pour vocation de connaître les infractions économiques et financières. Un exemple, le détournement de derniers publics. Ces infractions économiques et financières sont de la compétence de la CRIEF, mais pas toutes les infractions économiques et financières. Ce sont les infractions économiques et financières qui sont égales ou supérieures à 1 milliard de francs guinéens. Donc il va s’en dire que les infractions qui sont en deçà de ce montant seront traitées par les juridictions de droit commun, les tribunaux de première instance, les cours d’appels ordinaires. La CRIEF doit également connaître des questions sur la corruption, sur le blanchiment des capitaux, elle doit également connaître des infractions des droits des affaires, c’est-à-dire que des infractions qui sont définies dans les actes uniformes de nos mandats ».
Et de préciser aussi que : « Cette cour n’a absolument rien de politique. Le Président de la transition et ses collaborateurs que nous sommes cherchons juste à normaliser la Guinée. La création de cette CRIEF est un signal fort à l’endroit de tout le peuple de Guinée pour nous dire qu’il n’y aura plus d’impunité dans la gestion de la chose publique, qu’il n’y aura plus d’impunité , que quelques personnes ne peuvent pas s’accaparer de la chose publique (…). Ensuite, c’est un message de bonne foi envers les partenaires pour leur signifier que la Guinée est en pleine mutation, que nous prenons l’engagement de surveiller les malversations qui auront lieu dans notre administration. La CRIEF n’est pas un instrument de règlement de compte, encore moins de chasse aux sorcières, c’est un instrument de normalisation »
En ce qui concerne la différence entre la CRIEF et les autres juridictions, la ministre explique: « elle sera exclusivement et spécialement réservée aux questions économiques et financières. Ensuite, les magistrats qui vont la composer seront des spécialistes, des professionnels de la question. Ce qui va nous permettre de créer une expertise nationale dans ce domaine. Il y a aussi la mutualisation des moyens matériels et financiers, parce qu’il faut savoir que tous les acteurs de cette chaîne spéciale sont concentrés en un seul endroit. Ensuite, le dernier élément c’est la spécialisation qui est gage d’efficacité, de sécurité et surtout de gain de temps dans le traitement des dossiers ».
Balla Yombouno