Grâce au soutien de l’UNICEF et avec l’approche d’interopérabilité mise en place, l’extrait d’acte de naissance s’obtient en un temps-record.
Dans le cadre de la campagne « mon nom n’est personne. Pour chaque enfant, une identité légale. Pour chaque enfant l’accès à la justice », l’UNICEF identifie l’enregistrement des naissances comme un élément clé d’accès à une justice adaptée aux enfants. L’acte de naissance étant un document essentiel pour que chaque personne puisse prouver son identité légale et une base sur laquelle les enfants peuvent établir une nationalité. Ainsi, la synergie entre le Ministre de l’Administration du Territoriale et de la Décentralisation et le Ministère de la Santé a permis de créer l’interopérabilité pour l’enregistrement des naissances des enfants de 0 à 5 ans dans la ville de Conakry et la région de Labé.
Grâce à l’appui de l’UNICEF, Amadou Oury Barry, Administrateur civil et Chef service communal de l’état civil se félicite du taux d’enregistrement à Labé. « Au début, nous avions une prévision de 600 enregistrements d’enfants par mois, mais on n’a pu avoir que 500 enregistrements. Avec l’appui de l’UNICEF pour la même prévision, nous avons pu dépasser le nombre estimé pour chaque mois. De janvier 2021 jusqu’au mois de juin 2021, on s’est retrouvé avec 700 enregistrements des naissances grâce à l’installation des quatre postes avancés dans notre préfecture à savoir : la maternité régionale, Pèléle, Fafabhèt et Daaka. Il faut souligner aussi que pour arriver à ces résultats, nous avons bénéficié de divers appuis : le renforcement des capacités de tous les agents auxiliaires de l’état civil, la fourniture en équipement bureautique, la rénovation du bâtiment de l’état civil de Labé, l’installation des unités solaires pour avoir le courant électrique en permanence ».
Comment se fait cet enregistrement au sein de l’état civil ? Mamadou Bombi Baldé, Assistant stagiaire de l’officier de l’état civil de Labé, revient ici sur la procédure d’enregistrement des naissances : « la déclaration des naissances se fait ici par les parents de l’enfant ou une autre personne proche, le plus souvent, on leur délivre la déclaration de naissance après la naissance dans la structure sanitaire et on les oriente vers la commune pour établir l’extrait d’acte de naissance de l’enfant. Mais avant, nous examinons la fiche de déclaration délivrée au niveau des structures sanitaires avec les déclarants pour se rassurer que les informations fournies sont bonnes ; si le/la déclarant (e) confirme les informations contenues sur la fiche, nous enregistrons la déclaration, nous lisons les informations contenues sur les volets et il/elle signe, puis nous lui délivrons l’acte de naissance à l’immédiat », explique l’agent de l’état civil.
Un acte de naissance peut également être exigé pour accéder aux services sociaux, notamment la santé, l’éducation et la justice. Conscient de cela, Mamadou Djouldé Diallo, commerçant, est venu établir l’acte de naissance de son enfant né le 16 Juin 2021 :« Je suis venu à l’état civil pour faire établir l’acte de naissance de ma fille, car c’est important et primordial qu’un enfant ait son acte de naissance. Si je dois inscrire mon enfant à l’école ou trouver un passeport pour lui par exemple, il faut cet acte de naissance, même dans le cadre du travail et l’ouverture d’un compte bancaire, pour tout dire, rien ne s’obtient de nos jours sans l’acte de naissance ».
Ensuite, il explique la facilité d’obtention de cet acte de naissance et aussi encourage les autres parents à venir faire enregistrer leurs enfants à temps : « je suis venu avec la déclaration de naissance de mon enfant et je retourne avec son acte de naissance y compris une copie intégrale aussi. Donc nous parents, nous devons tout faire pour que nos enfants aient leurs actes de naissance, car c’est un droit pour eux ».
L’interopérabilité avec les services de santé est également primordiale dans l’enregistrement des naissances au sein des hôpitaux. Cette synergie a permis de faire des sensibilisations au sein des maternités. Mariama Ciré Diallo, et agent de l’état civil au compte de la commune pour la déclaration des naissances dans l’enceinte de l’hôpital régional de Labé, elle explique :« Après chaque accouchement à la maternité, les parents sont orientés au poste avancé, munis de la déclaration de naissance pour l’obtention de l’acte de naissance. A ce jour, tous les enfants qui naissent à l’hôpital ont leurs actes de naissance. Ce poste avancé a permis aux femmes qui accouchent ici d’avoir l’acte de naissance de leurs enfants. Cet appui de l’UNICEF a permis aux parents d’avoir l’acte de naissance de leurs enfants sur place pour ceux qui donnent directement le prénom sans même attendre le jour du baptême. Par contre certains demandent à ce que je laisse la place où écrire le prénom du bébé après le baptême. Et j’ai toujours une fiche pour ce genre de situations où je mentionne la date du rendez-vous, y compris la personne à contacter pour venir récupérer l’acte ».
Grâce à des services d’enregistrement des naissances décentralisés, accessibles, le nombre d’enregistrements des naissances grimpe à Labé. A titre d’exemple, ce sont 1653 enfants dont 843 filles qui ont été enregistrés au premier semestre 2020 (janvier à juin 2020) contre 2 514 enfants dont 1 210 filles au premier semestre 2021.
Aissatou Sadio CAMARA