Le colonel Mamady Doumbouya aurait-il répondu à la dernière sortie du cardinal Robert Sarah ? C’est en tout cas ce que semble être un passage du discours du président de la transition hier, à l’occasion de son discours du nouvel an. En effet, le tombeur du régime d’Alpha Condé a, non seulement, invité les sages et les religieux à plus de responsabilité dans leur rôle pour que la réconciliation soit effective en cette période de transition en Guinée, mais aussi il a rappelé que « la division et les propos haineux n’ont plus leur place dans ce chantier nouveau ».
Pour le colonel Mamadi Doumbouya, « la Guinée et les Guinéens étaient touchés dans leur âme. La fierté d’être guinéen profondément ébranlée ». Une situation qui, selon lui, a longtemps contribué à la division et à la fragilisation du tissu social.
Pour mettre fin à cette situation, il appelle à plus de responsabilité au sages et les religieux qui, dit-il, ont un grand rôle à jouer dans cette édification de la nation guinéenne. « La division et les propos haineux n’ont plus leur place dans ce chantier nouveau. Les prises de positions personnelles, religieuses, ethniques, régionalistes n’arrangent que ceux nourrissent des ambitions individuelles. J’en appelle au sens de responsabilité de tous les acteurs, notamment les sages et les religieux pour œuvrer à la paix, à la réconciliation et au pardon durant cette période de transition », a lancé le chef de l’État.
Poursuivant son allocution, le colonel Doumbouya semble prendre en compte les critiques portées par le cardinal sur l’une de ses décisions « très polémistes ». « Comme tout passé, les lignes blanches sont parfois traversées de lettres rouges. Je comprends certaines frustrations, des incompréhensions face à certaines de nos décisions. J’en mesure la teneur », a-t-il déclaré. Cependant, le leader du CNRD assure que « chacune de nos actions n’est guidée et ne sera guidée que pour la protection, la défense et l’unité de notre patrie. Nous venons de loin. Trop de larmes inutiles ont été versées, trop de tragédies vaines, de discussions malsaines, d’intrigues politiciennes. Le moment de l’union sacrée est venu. Elle bâtira les solides fondations dont notre pays a besoin ».
Aliou Nasterlin