On l’appelle Fouti, Lafidi ou encore Marakhoulanyi, mais ce plat a toujours la même recette : du riz accompagné comme « sauce » d’un mélange de gombo, d’obergine noir, de piment, le tout garni d’un savoureux soumbara. Ce plat est de loin le plus apprécié des Guinéens au petit-déjeuner. En témoignent les gargotes refoulant du monde que l’on remarque aux abords de la route dans les différents quartiers de Conakry. Chacun y attendant d’être servi !
Chez N’na Mari, une vendeuse dont l’emplacement est situé à Lambanyi, l’affluence ne tarit pas. La restauratrice est reconnue pour son talent d’excellente cuisinière de Lafidi. Ici son plat à 5 000 GNF se vend comme des petits pains. « Cela fait dix ans que je vends dans cette gargote. Je fais beaucoup de sauces, mais la majorité de mes clients préfère le Lafidi. Les matins, ici c’est plein : élèves, fonctionnaires, ouvriers, des personnes de toutes les catégories viennent ici », explique N’na Mari.
Pour Fanta Barry, la comparaison entre le café et le lafidi n’a pas lieu d’être. Pour se rassasier le matin, il faut à la jeune étudiante un plat de Lafidi. « A la base, les matins, le café je n’en prends pas. Dans l’année, je ne crois pas en prendre plus de deux tasses. Je préfère un bon Lafidi. Donc, chaque matin, je viens manger ici avant d’aller en cours », confie-t-elle.
Entre Dramane Konaté et le Lafidi, c’est une histoire d’amour sans fin ! Cet originaire de la Haute-Guinée en consomme depuis son enfance. Malgré le temps, l’engouement reste le même. « Vous connaissez les liens qui existent entre le Malinké et le Lafidi ! Chez moi, déjà depuis mon enfance, ma mère le préparait pour notre petit-déjeuner. Je suis maintenant habitué. Quand je prends un plat le matin, je garde la forme pour toute la journée », glorifie le père de famille, une assiette de Lafidi entre les mains. « Mes enfants aussi en consomment. A la maison, chaque samedi, mon épouse fait du Lafidi pour le petit-déjeuner », ajoute-t-il en guise de conclusion.
Asmaou Diallo