La durée de la Transition, motif des lourdes sanctions infligées hier au Mali par la CEDEAO et l’UEMOA, est au cœur de tous les débats en Guinée également. Pour preuve, la réunion du Collectif des partis politiques (CPP) qui s’est tenue ce lundi au siège du Parti des démocrates pour l’espoir (PADES) de l’ancien ministre, Dr. Ousmane Kaba, en a parlé. Prenant part à la rencontre, Sidya Touré, le leader de l’UFR, a lui-même effleuré la question, via le retard que connait la mise en place du CNT. S’il se refuse à envisager le retard de l’installation de cet organe de la Transition comme une source d’inquiétude, il formule cependant le vœu qu’on puisse « régler » la question. Cela permettrait d’avancer, à l’en croire.
Se retirant avant même la fin de la rencontre pour des raisons personnelles dit-il, Sidya Touré s’est d’abord prononcé sur l’objectif de cette autre retrouvaille entre les membres du CPP. « Ce débat a pour objectif de déposer un document le plus consensuel possible au CNRD pour évoquer ces questions essentielles, à savoir la constitution, le fichier électoral, le code électoral, la durée de la transition, etc. », indique Sidya Touré.
Le leader de l’UFR qui reconnait néanmoins qu’il n’est pas évident un consensus de la classe politique sur toutes les questions en débat. « Est-ce que nous allons pouvoir faire ce débat avec 131 partis politiques ? Bon, il y a quelques problèmes à ce niveau, parce que cette structure que nous avons en ce moment (le CPP, ndlr) n’est qu’informelle. Les partis sont parfaitement libres. Le problème du dépôt des mémos nous a prouvé que tout le monde n’avait pas les mêmes positions sur les questions essentielles que je viens d’évoquer et au moment des élections, nous serons tous des adversaires », déclare-t-il au sujet des divergences qui doivent subsister entre les différentes formations politiques.
Mais d’ores et déjà, par rapport à la mise en place du CNT, Sidya Touré dit d’abord prudemment qu’il n’irait pas jusqu’à associer à ce retard à une inquiétude. Mais il n’est pas nécessairement d’accord avec le prétexte servi par les autorités pour justifier ce retard. « C’est quelque chose qui pourrait être réglé le plus rapidement possible », dit-il. Et il estime par ailleurs qu’il est temps de le « régler pour qu’on puisse avancer ».
L’ancien premier ministre caresse même le rêve que les partis politiques réunis autour de ce collectif des partis politiques et le CNRD puissent défendre une position commune sur la durée de la transition devant la CEDEAO. « La discussion que nous allons avoir avec le CNRD va nous permettre justement d’évoquer toutes ces questions », indique Sidya Touré
Aliou Nasterlin