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ALPHONSE CHARLES WRIGHT AUX PROCUREURS DE LA RÉPUBLIQUE : « Je n’ai pas de sentiment quand il s’agit de la loi »

Le Parquet général de la Cour d’appel de Conakry, Alphonse Charles Right, a échangé ce mardi 11 janvier 2022, avec les officiers de police judiciaire, composés des directeurs et officiers de gendarmerie, les procureurs de la Républiques près les trois TPI de Conakry, des agents des commissariats centraux et urbains, des agents de la sécurité routière et de l’OPROGEM. Objectif, expliquer aux OPJ, les nouvelles orientations du Parquet général. La cérémonie s’est déroulée dans a salle d’audience de la cour d’appel de Conakry.

A l’entame de ses propos, le Procureur général de la Cour d’Appel de Conakry s’est adressé aux procureurs, s’étonne dans la mesure,  dit-il : « Je ne peux pas comprendre qu’un officier de police judiciaire commence une enquête et que des coups de téléphone par-ci par-là, on les appelle pour dire mettez fin à l’enquête, communiquez le dossier à l’État alors que cela n’est pas commandé par l’intérêt de la loi ».

« Je n’ai pas de sentiment quand il s’agit de la loi »

Face aux procureurs de la République, Alphonse Charles Wright ne cache pas de leur dire ses vérités République sur certaines pratiques existant entre eux et les OPJ. Pratiques qui n’ont aucune base légale. « Messieurs les procureurs de la République, avant d’arriver aux officiers de police judiciaire, je voudrais désormais que vous reteniez, autant vous avez un regard sur l’activité ou les activités des officiers de police judiciaire, autant le parquet général vous a à l’œil. Je ne peux pas comprendre qu’un OPJ commence une enquête et que par des coups de téléphone par-ci par-là, on lui demande de mettre fin à l’enquête, communiquer le dossier à l’État, alors que cela n’est pas commandé par l’intérêt de la loi. Vous ne devrez pas être les maillons faibles des officiers de police judiciaire. Les gens qui partent voir les OPJ pour dire que s’ils ne font pas ça qu’ils sont prêts à appeler le procureur de la République qui va les dessaisir [du dossier] et que vous aussi vous prenez la décision et vous affaiblissez les officiers de police judiciaire, je ne l’accepterai jamais. Il faut que cela soit compris. Je n’ai pas de sentiment quand il s’agit de la loi. Si c’est par l’application de la loi que je dois incendier la Guinée, alors la Guinée sera incendiée par l’application rigoureuse de la loi. Je n’ai pas à faire à des procureurs de la République qui dorment et ferment leurs téléphones. Ouvrez vos téléphones matin, midi et soir. Il y a des enquêtes de flagrance, ça n’attend pas. Les OPJ doivent rendre compte tous les jours aux parquets d’instance. Les procureurs de la République doivent rendre compte tous les jours au parquet général à travers les avocats généraux et les substituts généraux », martèle le nouveau Charles Wright.

Autre mission que ces procureurs doivent faire, c’est bien des inspections dans les Directions de police judiciaire pour savoir comment ces derniers travaillent : « Les OPJ que vous dirigez sont des agents sur lesquels vous devrez veiller au quotidien, de ce qu’ils font au sein des services des DPJ. Comme vous avez pris l’engagement tout de suite, il ne faut pas être des procureurs qui vont rester dans les bureaux après les OPJ. Pourquoi pas vous déplacez pour aller constater ce qui se passe sur le terrain, dans les services des Directions de police judiciaires (DPJ). Ne créez pas d’obstacle entre vous. Allez vers eux dans le cadre des inspections. La loi vous le permet. Il faut qu’on instaure la culture des réductions des comptes et d’inspections. C’est important. Tout homme a besoin d’être contrôlé, surveillé. Pourquoi ? Parce que dans l’apparence physique de l’être que nous incarnons, l’individu est en perpétuelle perdition. S’il n’est pas contrôlé et surveillé, il peut arriver à des dérives préjudiciables aux pauvres citoyens. La culture de l’inspection deviendra désormais le quotidien ».

« Changez la façon de convoquer les citoyens »

Poursuivant son intervention, Alphonse Charles Wright a invité à changer la façon de convoquer les citoyens. « Dans vos convocations, la formule selon laquelle ‘’vous êtes convoqué dans l’affaire vous concernant’’ est une formule caduque, inappropriée, inopérante. Un citoyen convoqué a le droit de savoir pourquoi il a été convoqué. Dites-lui qu’il est convoqué pour des faits de… Cela lui permet de connaître le motif [de sa convocation] et de préparer sa défense avant de comparaître devant vous ».

Balla Yombouno

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