Le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Mory Condé, a échangé hier avec les représentants des coalitions politiques. Objectif, engager des discussions avec ces derniers autour des enjeux de la transition. L’occasion a été mise à profit par le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de se prononcer sur la transition en cours en Guinée depuis le 05 septembre dernier.
Prenant la parole, Cellou Dalein Diallo a été catégorique. « La principale mission de la transition est de se hâter pour mettre en place des institutions légitimes fondées à engager les réformes qui s’adressent aux fléaux qui minent la société pour le fonctionnement des institutions. Ceci dit, tout ce qui revient à un État normal doit être fait par ceux qui sont là. En période d’exception, il n’y a pas de légitimité. La légitimité vient du consensus. Lorsque le colonel Doumbouya et ses collègues ont pris le risque de faire tomber le dictateur, la Guinée entière a salué leur démarche. Puisqu’on était dans une situation où l’ordre constitutionnel était rompu depuis le coup d’État constitutionnel du 22 mars et le hold-up électoral du 18 octobre. De ce point de vue, on a légitimé un peu cet acte patriotique de notre armée, on a défendu cette action partout auprès des partenaires en leur disant que ce n’était pas opportun de sanctionner le CNRD », a expliqué d’un ton ferme l’ancien Premier ministre.
Le leader de l’UFDG invite les autorités de transition à instaurer le dialogue avec la classe politique. « Parce que c’est lui seul qui doit donner un peu de légitimité aux actions que nous prenons. Nous sommes des Guinéens, des frères, nous allons vers la réconciliation. Nous nous sommes réjouis de nous retrouver dans une même coalition. Il y a eu des clivages créés, il faut qu’on se débarrasse de ça et qu’on se souvienne que nous appartenons à un seul pays et que nous devons œuvrer au-delà des sensibilités pour bâtir un État régi par les règles et les principes de l’État de droits. A cet égard, le CNRD a pris de très bonnes décisions. Mais il faut qu’on se retrouve dans un cadre bien défini pour dialoguer. Les forces politiques, ce sont elles qui doivent aller aux élections. Comment ira-t-on aux élections ? Le cadre juridique et réglementaire doit être défini. C’est la Constitution, le code électoral, l’organe de gestion des élections. Il faut qu’en toute responsabilité, qu’on se concerte », a-t-il ajouté.
Balla Yombouno