Les lourdes sanctions adoptées le dimanche dernier par la CEDEAO contre le Mali ne laissent personne indifférent. Elles sont particulièrement scrutées par la Guinée dont le contexte est quasi-identique à celui du voisin malien. C’est ainsi qu’en marge la rencontre que le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation a eue le mardi dernier avec la classe politique, les reporters de Ledjely.com ont demandé à quelques leaders de donner leurs points de vue. Ici, nous avons les avis de Cellou Dalein Diallo, de l’UFDG et de Aliou Bah, du MoDeL.
Les sanctions de la CEDEAO contre le Mali, le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) les voient surtout comme une perspective que la Guinée doit éviter. Et pour cela, il propose que les autorités et la classe se retrouvent pour élaborer un chronogramme qui sera soumis aux partenaires de la Guinée. En tout cas, estime-t-il, « si chacun est de son côté et qu’il pense qu’il sait ce que le peuple veut, qu’il sait ce que la loi ou les bonnes pratiques veulent, alors on peut se retrouver dans des conflits difficiles à gérer ». Et si Cellou Dalein Diallo appelle le dialogue de ses vœux, c’est parce qu’à l’en croire, c’est le déficit de dialogue qui avait conduit aux regrettables massacres du stade du 28 septembre, en 2009. « Les événements du 28 septembre que nous regrettons tous venaient d’un conflit, parce qu’à un moment donné, il n’y avait pas de dialogue. Le dialogue permet de prévenir les conflits parce qu’on essaie d’aplanir nos divergences autour de la table », indique-t-il.
Le leader du MoDel pointe également le déficit de dialogue entre les acteurs politiques maliens qui, selon Aliou Bah, a entrainé les sanctions de la CEDEAO contre le Mali. Ceci étant, il manifeste une certaine solidarité à l’endroit du voisin malien. « Ce qui affecte le Mali, affecte la Guinée. Ce sont les mêmes peuples qui vivent dans ces pays-là », indique-t-il. Il pense néanmoins que le Mali constitue pour la Guinée, « un avertissement, un signal fort ».
Ne souhaitant lui non plus que la Guinée se trouve dans la même situation que le Mali d’aujourd’hui, recommande l’élaboration d’un « calendrier clair qui servira de boussole et d’orientation ». Ce qui en soi n’est pas de la mer à boire. « On peut avoir un tableau de bord avec des indicateurs très clairs », conclut-il en effet.
Aliou Nasterlin