Momo Camara c’est le nom du guérisseur traditionnel qui est accusé d’avoir séquestré, violé et défloré une mineure de 17 ans. Il a été présenté ce mercredi 12 janvier 2022, par les services spéciaux à la présidence chargés de la lutte contre la drogue et le crime organisé.
Selon les autorités, c’est en 2020 que Momo Camara et la victime se sont rencontrés pour la première fois. C’était à ‘’Bouba Paris’’, un studio installé dans le quartier Tannerie, dans la commune de Matoto. La fille, à l’époque âgée de 16 ans, était venue chanter avec Jimmy Kouyaté. « Le tradi-praticien, Momo Camara, âgé environ de 20 ans, après la prestation de la fille Sylla, a établi des contacts avec elle par le biais d’un de ses hommes du nom de ‘’Préda’’. Il a proposé à la fille de travailler mystiquement sur elle pour qu’elle ait du succès dans la musique. C’est ainsi qu’il ordonna à ses employés de la laver immédiatement avec des décoctions. Le 14 février 2021, il a tenté d’avoir des relations sexuelles avec la mineure, celle-ci a refusé. Il l’aurait contrainte alors que c’était la première fois pour la fille d’avoir ce genre de relations qui aboutit à la défloraison. La victime détiendrait jusqu’à présent le mouchoir ensanglanté suite à cette brutale relation »,, relate le commissaire Pépé Soropogui, des services spéciaux.
Invité à s’expliquer, Momo ne dément pas. « J’ai fait du bon boulot pour cette fille. En guise de récompense, elle a voulu chanter pour moi Je reconnais avoir gardé cette fille pendant 10 mois, c’est moi qui l’ai déflorée », déclare-t-il. Quant à elle, la maman de la fille, au bord des larmes, n’en revient pas. Elle ne pensait plus retrouver sa fille. « Un jour, elle m’a dit qu’elle est malade et qu’elle a trouvé quelqu’un qui peut la soigner. Cela fait une année depuis que je l’ai perdue de vue. Je pensais qu’elle n’était plus de ce monde ».
De son côté, Mlle pense avoir été envoutée par son tradi-praticien de violeur. « Un jour, il m’a invitée chez lui et il m’a dit de chanter pour lui. A mon retour, il m’a remis le transport. Après trois jours, je suis tombée malade. Il y a eu l’apparition des boutons sur mon corps, quand je gratte, c’est le sang qui coule. J’ai perdu l’usage de mes membres inférieurs. J’ai été chez deux marabouts qui m’ont dit qu’ils ne peuvent pas me traiter. Quand j’ai appelé Momo, il m’a dit qu’il pourra me soigner tout en me donnant le succès dans la musique. Il m’a envoyée en Sierra Léone. Il m’a envoûtée, je ne connaissais que Momo. J’ai abandonné toute ma famille à cause de lui. Quand il m’a déflorée, je l’ai obligé de signer sur un bout de papier sur lequel j’ai mentionné qu’il m’a violée. Il n’a jamais accepté. C’était le 14 février 2021. Il m’a gardée pendant un an, il fait de moi ce qu’il voulait. Le tout accompagné de menaces », explique-t-elle.
Balla Yombouno