La classe politique apprécie diversement une annonce du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. Celui-ci a en effet indiqué le 10 janvier dernier que l’organisation des élections en Guinée sera désormais assurée par son département, conformément au décret pris en décembre dernier par le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya.
Pour le premier responsable politique interrogé sur le sujet par Ledjely.com, membre du Parti de l’espoir et du développement national (PEDN), cette décision des autorités de la transition ne cause aucun problème à sa formation politique. Selon Mohamed Cissé, chargé des relations extérieures du PEDN, en 2015 dans une émission de grande écoute, le président de son parti, Lansana Kouyaté, avait estimé qu’il était mieux que le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation « organise les élections et qu’on cesse d’être dans une situation où quand on n’est pas au pouvoir on ne peut pas avoir ce qu’on mérite ».
Ce vice-président de l’Union des forces républicaines (UFR), dirigée par Sidya Touré, pense, lui, que le problème ne se pose pas en termes d’institutions, mais de personnes. Il rappelle que c’est en 2005-2006 que finalement le ministère a été dessaisi de l’organisation des élections. « Parce qu’il y avait une politisation à outrance de cette administration, il y avait une ingérence permanente de l’exécutif. Donc, c’est ce qui a fait à ce moment-là, qu’il a cessé d’organiser les scrutins, à la suite des élections communales bâclées », a rappelé Boubacar Barry.
Poursuivant son intervention, il a ajouté que les partenaires au développement estimaient que pour une meilleure démocratie et des élections libres et transparentes en Guinée, il fallait mettre en place une CENI. « Je suis d’accord que la CENI mise en place n’a pas bien joué son rôle. Mais encore une fois c’est une question de personne. Pas une question d’institution », a insisté le proche de Sidya Touré.
Pour finir, ces acteurs politiques estiment tous les deux qu’il est important de favoriser le dialogue entre les autorités de la transition et les responsables politiques pour aboutir à des élections libres et transparentes.
Mariama Ciré Diallo