A la suite de la mise à la retraite récente d’une frange importante d’enseignants, le ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation (MEPU-A) a été obligé de faire appel aux contractuels pour combler le vide. Seulement, depuis la publication de la liste de ces contractuels, les cris montent de partout. C’est le cas à Kindia où certains enseignants contractuels, laissés sur le carreau, vont jusqu’à soupçonner une magouille dans l’établissement de la liste récemment rendu publique.
Au total, ils sont plus 600 contractuels à estimer avoir été « oubliés » par le ministère. A peine une centaine d’enseignants contractuels jadis recensés au compte de cette préfecture ont été retenus. « Nous avons fait un recensement non encore exhaustif des enseignants contractuels qui ne sont pas pris en compte, et on dénombre chez nous ici par exemple, on dénombre 15 enseignants au niveau secondaire et 189 au niveau élémentaire », a confié Mamadou Aliou Barry, membre du collectif et contractuel depuis 2018, en service au lycée général Lansana Conté de Kenendé.
A l’en croire, la majeure partie des contractuels de Kindia n’ont pas été pris en compte dans, surtout ceux de 2018, qui avaient travaillé dans les classes lors de la grève du SLECG. « Ils étaient allés travailler dans les différentes classes à travers des notes de services qui ont été délivrées par les DPE et des notes de prise de service dans les établissements. Ensuite, ces enseignants-là avaient même leurs cahiers de préparation. C’est suite à tout cela que ces enseignants ont même été payés. Donc, le ministre avait dit qu’ils doivent être maintenu en attendant qu’il y ait un recrutement. A notre grande surprise, avec la publication de la nouvelle liste, ce ne sont que quelques-uns d’entre eux qui ont été retenus. Les autres, on ne les connait même pas », explique encore l’enseignant.
Et le choix du ministère est si mal vécu dans la capitale des agrumes que le collectif des enseignants contractuels entend produire une déclaration ce vendredi matin. A l’occasion, ils entendent dénoncer ce qui s’apparente pour eux à une substitution. En tout cas, « on n’est pas d’accord avec cette liste. Les autorités n’ont qu’à revoir ce qu’ils ont fait », clame notre interlocuteur. Qui, sur le même ton, poursuit : « Ce ne sont pas les vraies personnes qui ont été maintenues dans cette liste. Ils ont dit que c’est la justice qui sera la boussole de la Guinée, donc ils n’ont qu’à vraiment nous rétablir dans nos droits, parce que ce ne sont pas les vrais enseignants. Nous avons toutes les preuves avec nous. On a nos notes de service au niveau de la DPE, on a nos notes de prise de service au niveau des établissements, on a nos cahiers de préparation qui ont été vus même par les agents qui sont venus payer la prime de 1 200 000 GNF. Ici, il n’y a que de la magouille. De petites personnes ont décidé de prendre en otage la liste des enseignants contractuels. C’est ce message qu’on vraiment leur délivrer ».
Ils souhaitent que leur doléance soit entendue par les autorités. En tout état de cause, « si nous ne sommes pas entendus, il faut s’attendre à quelque chose (…) Le comité va se retrouver et décider quelle voie suivre, mais quand même, nous allons nous faire entendre » martèle Mamadou Aliou Barry.
Elisabeth Zézé Guilavogui