Le problème de logement ne cesse de prendre graduellement une dimension considérable du jour le jour. La situation matrimoniale, l’appartenance communautaire, la limitation du nombre de personnes, l’avance constituent de nos jours des véritables obstacles pour avoir un logement décent à Conakry. Une réalité que des citoyens vivent constamment.
Kadiatou Diallo est mère d’une famille composée de 9 membres dont 5 enfants, deux de ses neveux et son mari. Avant d’être délogée, ils habitaient une maison de deux pièces au quartier Tombolia plateau situé dans la commune de Matoto. Selon dame Diallo, dans cette concession où elle a vécu six bonnes années le nombre limite est de 5 personnes. Une de plus, un préavis sera adressé au locataire. En 2014 ils étaient au nombre de quatre personnes quand Kadiatou et sa petite famille ont habité cet endroit. Au fil du temps, sa famille s’agrandit, elle est passée de 4 à 9 membres. « Un bon matin, la propriétaire à appelé mon mari et elle lui a remise une lettre dans laquelle il était écrit que nous devons libérer la maison dans trois mois. Le seul motif était que le nombre des personnes qui occupaient la maison avait dépassé la limite », nous a-t-elle fait savoir.
Si certains propriétaires de maisons sont exigeants sur le nombre de personnes qui doivent habiter leurs maisons, d’autres tiennent compte de la situation matrimoniale. Hadja Malya Diallo possède une concession de six chambres et salons. Chez elle, seul un couple lié par le mariage y habite. Les raisons sont nombreuses. Assise sur une chaise en plastique, le chapelet en main, elle faisait son égrainage à notre arrivée. Ce septuagénaire nous a expliqué ses raisons « mon mari et moi avions travaillé dur pour construire ce bâtiment. La génération d’aujourd’hui s’est livrée à toute sorte de vice et de façon incontrôlable. Fumer la cigarette, boire l’alcool, forniquer, chercher l’argent facile, c’est tout ce que les jeunes savent faire. Donner ma maison à des célibataires revient à transformer celle-ci en un lieu de débauche », a-t-elle indiqué. Après un court silence, elle ajoute que sa concession n’est pas un lieu de culte certes mais pas aussi un lieu de débauche.
A cause de son appartenance religieuse et sa situation matrimonial (célibataire), Patricia Kaniki de nationalité togolaise nous confie avoir été victime de stigmatisation de la part de plusieurs propriétaire. Après sept mois de galère, Patricia ne trouve de maison qu’avec l’intervention d’une de ses copines. « J’ai pas mal trimé pour trouver une maison parce que, à d’autres endroits je donnais de l’argent et après dès que je leur parle de ma religion ou de ma situation matrimoniale, on me dit carrément qu’il ne donne pas de maison à une femme chrétienne, célibataire et de surcroit une étrangère», a-t-elle expliqué.
Mariama Ciré Diallo, ledjely.com