Pendant la saison sèche, la pénurie d’eau ne touche pas que les grandes villes guinéennes. Loin de là ! A Morignoumala, un district relevant de Baro dans la préfecture de Kouroussa, le bidon d’eau du marigot est vendu à 2 000 francs guinéens. Une situation qui irrite les citoyens de cette localité qui relève pourtant de la sous-préfecture natale de l’ancien chef de l’État guinéen, Alpha Condé, qui a régné sur le pays de décembre 2010 à jusqu’à son renversement en septembre 2021.
Avec une population estimée à plus de vingt milles habitants, ce grand district de Kouroussa ne dispose que de deux forages fonctionnels. Conséquences, l’adduction en eau potable devient une véritable préoccupation pour les citoyens qui vivent dans cette zone où l’activité principale demeure l’exploitation artisanale de l’or.
Interrogé par le correspondant du Djely en Haute-Guinée, Laye Moussa Condé, un des sages du village, est revenu sur les difficultés que rencontrent les épouses du village. « Nous n’avons que deux forages ici. Quand la nuit tombe, nos femmes souffrent énormément. Il y a des files d’attente qui se forment en grand nombre. Beaucoup dorment sans se laver par manque d’eau », a-t-il expliqué.
Pour éviter les longues files d’attente, certaines femmes préfèrent acheter de l’eau auprès des conducteurs des tricycles. C’est le cas de Nanfadima Condé. « Nous payons 2 000 francs guinéens pour chaque bidon d’eau. Et généralement, ce n’est pas de l’eau propre parce qu’elle est puisée du marigot. Pourtant, on ne peut rien sans eau », a confié la mère de famille.
A l’image de Morignoumala, plusieurs villages de la région connaissent les mêmes réalités en cette période de saison sèche.
Michel Yaradouno, correspondant régional du Djely