Les propos remontent précisément à la date du 28 mai 2016. Ce jour-là, au siège du RPG-arc-en-ciel, le président Alpha Condé, moins d’un an après sa réélection pour son second mandat, agacé par les réclamations des siens, poussent sans doute le bouchon un peu trop. « Des gens les plus malhonnêtes de ce pays, ce sont des cadres malinkés. Car ce sont eux qui partaient voir le général Lansana Conté pour être nommés afin de combattre le RPG », lâche-t-il en effet. A l’époque, la sortie avait particulièrement fait mal. Au point que le chef de l’Etat avait été amené à faire son mea culpa. Mais le moins qu’on puisse dire c’est que, environ six ans après, certains n’ont pas réussi à le lui pardonner. Tel est le cas de Dr. Ousmane Kaba, le leader du Parti des démocrates pour l’espoir (PADES) qui, profitant de son passage d’hier mercredi chez nos confrères de FIM FM, est revenu sur cette sortie d’Alpha Condé. Ces propos, à l’en croire, symbolisent l’échec du président Alpha Condé sur le chantier de l’unité nationale.
Au micro de nos confrères, Dr. Ousmane Kaba a tenu à faire la distinction. D’un point de vue humanitaire, il dit en effet comprendre que le président Alpha Condé qui est un « vieil homme d’un certain âge » soit autorisé à aller se faire soigner à l’extérieur du pays. Cependant, d’après le président du PADES, l’ancien président qui avait soulevé des grands espoirs [à son arrivée au pouvoir en 2010] « a malheureusement échoué sur le sujet de la démocratie et de l’unité nationale et celui du développement économique de la Guinée ». Alpha Condé est sorti par la petite porte, estime-t-il.
Détaillant l’échec de l’ancien président sur le front de l’unité nationale, Ousmane Kaba se rappelle notamment de la sortie de ce dernier contre les cadres malinkés. « Malheureusement, il a mis en mal cette unité nationale en s’attaquant d’abord à l’ethnie malinké qu’il a insultée devant tout le monde ici et qui a beaucoup divisé les Guinéens » déplore le leader du PADES. Qui reproche en outre à l’ancien président d’avoir réservé une trop grande place à la politique pour « gagner à tout prix les élections ».
L’ancien président de la Commission Economie-Finances de l’Assemblée nationale ne veut pas cependant tout peindre en noir dans le bilan d’Alpha Condé. Il admet notamment que les grands barrages hydroélectriques relèvent des actifs positifs que le leader historique du RPG laisse en héritage. « C’est un homme intelligent et vigoureux qui s’est battu pour la démocratie. Nous aurions pu hériter de cet espoir mais malheureusement il a été l’homme des espoirs déçus », conclut-il toutefois.
Aliou Nasterlin