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EXACTIONS SOUS ALPHA CONDE : les Forces spéciales épinglées par les avocats du FNDC

Décidément, la transition guinéenne vient d’entrer dans la phase du tout judiciaire. En effet, de poursuites judiciaires, il en est désormais question de tous les côtés. Sur le front des crimes économiques, des enquêtes sont en passe d’être ouvertes sur la gestion du président Alpha Condé, mais aussi sur celle sous Lansana Conté. Or, le nouveau procureur avait déjà précédemment instruit que des enquêtes soient ouvertes sur les crimes présumés de sang enregistrés sous l’ère Alpha Condé. Il s’y ajoute désormais que les avocats français du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) saisissent le même procureur via un courrier dont l’objet ne laisse place à aucune confusion : ‘’Dénonciation des crimes et exactions commis sous le régime d’Alpha Condé’’. Dans ce message, les avocats s’évertuent à établir un lien entre l’ancien président Alpha Condé et ses principaux collaborateurs d’une part, et les exactions enregistrées dans le sillage de la préparation et de l’organisation du 3ème mandat, d’autre part. Et dans cet effort, les avocats ressortent le rôle que le Groupement des forces spéciales (GFS) pourrait avoir jouer dans ces exactions. Il se trouve que ce groupement a depuis renversé le président Alpha Condé et installé son commandant à la place de ce dernier.

Dans le courrier qu’ils adressent à Alphonse Charles Wright, les avocats William Bourdon et Vincent Brengarth évoquent les exactions perpétrées d’octobre 2019 au lendemain du scrutin du 18 octobre 2020. Ils rappellent en particulier les morts d’hommes enregistrés dans le sillage du double scrutin du 22 mars, aussi bien à Conakry qu’à N’zérékoré où ils mentionnent en outre des charniers. Et se fondant sur des « informations en possession du FNDC », ils tiennent pour responsables de ces crimes le président Alpha Condé et ses collaborateurs. Ce, parce que, disent-ils : « le Président de la République, certains membres de son gouvernement et de haut fonctionnaires, se sont ouvertement engagés dans un projet irrégulier de troisième mandat aux conséquences aussi néfastes qu’imprévisibles, en violation flagrante de la Constitution et de la volonté exprimée par le peuple de Guinée dans son écrasante majorité au sein du FNDC ».

Pour ce qui est de l’ancien chef de l’Etat, pour illustrer sa responsabilité, les avocats rappellent les « propos belliqueux » qu’il avait tenus au siège du RPG, le 24 mars 2019, dans lesquels, il appelait « explicitement ses propres populations à l’affrontement ». Sur la même lancée, on ressort ces propos que l’ancien ministre de la Sécurité, Alpha Ibrahima Keira, tenus lui aussi au siège de l’ancien parti au pouvoir, le 21 septembre 2019 : « …tous ceux qui veulent troubler l’ordre public trouveront les institutions de la République sur leur chemin. L’ordre public sera maintenu vaille que vaille, coûte que coûte ». Une sortie dont les avocats du FNDC disent qu’elle établit « ainsi un amalgame tendancieux entre les manifestations pacifiques et les troubles à l’ordre public ».

Si la responsabilité des autorités administratives et politiques peut se déterminer par rapport aux ordres explicites ou non ou par rapport à la protection explicite ou non accordée aux auteurs des exactions, ces dernières sont néanmoins directement perpétrées par des agents agissant sur le terrain. Et c’est justement à ce niveau que le Groupement des forces spéciales (GFS) se trouve mentionné dans la correspondance des avocats du FNDC, comme instrument d’intimidation et de dissuasion. En effet, les deux avocats commencent par rappeler que « les forces de l’ordre et de sécurité ont déjà eu recours, (…) à la répression sanglante de manifestations non-violentes considérées de manière abusive comme des troubles à l’ordre public ». De même, ils notent que « des postes armés militaires (PA) ont été installés en plusieurs endroits de la capitale Conakry, le déploiement des unités d’élite de l’armée guinéenne comme entre autres : le bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA) et les forces spéciales pour intimider et dissuader les personnes qui oseraient manifester pacifiquement leur opposition au pouvoir en portant des revendications politiques, syndicales, sociales et économiques dans la rue ou sur la place publique ».

On notera néanmoins qu’en dépit de cette citation explicite, aucun membres du GFS ne se trouve mentionné dans la liste des personnalités du régime Alpha Condé ci-dessous

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