Ce sont des présidents des pays de la CEDEAO, manifestement conscients de leur marge de manœuvre très réduite qui se sont réunis aujourd’hui au Ghana, dans le cadre d’un sommet extraordinaire qui devait se pencher sur les crises qui secouent la région, à travers les coups d’Etat ou tentative de coup d’Etat qu’on y a enregistrés ces derniers mois. En tout cas, des conclusions de leur conclave, il ressort une attitude un peu plus compréhensive avec les puschistes de la région. Ainsi, pour ce qui est du Burkina Faso par exemple, la CEDEAO s’est simplement bornée de réitérer la suspension du pays des instances de l’organisation sous-régionale. Par rapport au Mali, elle maintient certes les sévères sanctions édictées le 9 janvier 2022. Mais elle exhorte les autorités de Transition à « proposer d’urgence un calendrier électoral acceptable en vue de permettre la levée progressive des sanctions ».
Quant au cas de la Guinée, l’organisation sous-régionale commence par se féliciter de la mise en place récente du CNT. Mais elle ne manque pas de faire part de son inquiétude vis-à-vis de « l’indisponibilité du calendrier de transition requis cinq mois après le coup d’État, comme demandé par la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO tenue le 16 septembre 2021 ». En conséquence, les sanctions préalablement imposées à la Guinée demeurent maintenues. Et la CEDEAO demande à nouveau au CNRD de « fournir à la CEDEAO un calendrier acceptable pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel ». En tout état de cause, le sommet extraordinaire marque encore une fois sa disponibilité à « accompagner la Guinée vers le retour à l’ordre constitutionnel dans les plus brefs délais ».
Enfin, se prononçant également sur la tentative de coup d’Etat du 1er février 2022 en Guinée Bissau, la CEDEAO décide de « déployer une force en vue d’appuyer la stabilisation du pays ». Sur la même lancée et sans doute en rapport avec les derniers développement dans la zone de Casamance (frontière entre le Sénégal et la Gambie) fait le choix du maintien des « composantes militaires et policières de la Mission de la CEDEAO en Gambie (ECOMIG) pour consolider la stabilité dans le pays ».
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