Le 6 février prochain, sera célébrée la journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines. En prélude à cette journée, l’Unicef a apporté son appui au secrétariat général aux Affaires religieuses en vue de l’organisation, ce jeudi 3 février 2022, d’une journée de sensibilisation contre l’excision. Activité mise à profit pour inviter les populations du quartier Carrière centre, dans la commune de Matoto à l’abandon de cette pratique aux conséquences néfastes pour les femmes.
Prenant la parole, Abdoulaye Baldé, spécialiste protection de l’enfance au bureau de l’Unicef à Conakry a indiqué que le choix des religieux se justifiait par la nécessité de déconstruire les idées de ceux qui ont souvent tendance à établir un lien entre l’excision et des recommandations religieuses. « Nous avons estimé nécessaire que ces leaders religieux viennent échanger avec les populations pour qu’elles débattent des préoccupations en rapport avec cette pratique pour que cela soit très clair à leur niveau, afin que les populations ne se servent plus de ce prétexte pour continuer à pratiquer les mutilations génitales féminines », dit le spécialiste.
Justement, Aboubacar Sidiki Nabé, directeur adjoint du Bureau de stratégie et de développement au Secrétariat général des Affaires religieuses, a clairement martelé que l’excision n’est pas une pratique religieuse. « Aucune religion au monde n’encourage une pratique néfaste en l’occurrence les mutilations génitales féminines. Toutes les religions au monde concourent au bien-être de la communauté et à la santé. Le secrétariat des affaires religieuses, étant chargé de la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière religieuse, a pris à bras-le-corps cette problématique pour sensibiliser ces leaders religieux. On a même eu à faire une fatwa en disant qu’aucun religieux ne doit encourager désormais cette pratique » fait-il remarquer.
Mariama Ciré Camara, habitante du quartier Carrière centre, visiblement convaincue par les messages des sensibilisateurs, s’engage à s’impliquer elle-même à aider à démultiplier la sensibilisation. « Avec cette sensibilisation, j’ai compris l’importance de l’abandon de l’excision, elle n’a aucun avantage pour nos filles et nos femmes. Elle est la cause de beaucoup de complications à l’accouchement chez les femmes et mieux dans certains cas de divorces. Cette pratique n’a plus sa raison d’être en Guinée », fait-elle le constat dans un premier temps. Puis, poursuivant, dit-elle : « A partir d’aujourd’hui, je m’engage à lutter contre les MGF ».
Ibrahima Kindi Barry