C’est un parcours peu commun qu’a connu un nouvel étudiant de l’université Julius Nyerere de Kankan. En effet, ce n’est qu’à la neuvième tentative que Mamoudou Camara a décroché son baccalauréat unique. C’était lors de la session 2021. Ce vendredi 04 février 2022, le jeune homme de 34 ans a effectué son inscription au Département des Sciences du langage de l’université Juluis Nyerere de Kankan.
C’est en 2011 que le désormais étudiant a commencé son aventure en étant candidat pour sa première fois au baccalauréat unique. A l’époque, il était élève au Lycée Marien N’gouabi. Sans succès. Il retentera sa chance huit autres fois avant d’obtenir finalement son admission à l’université.
« J’ai décidé de tout mon cœur de faire des études supérieures », a-t-il expliqué au correspondant du Djely en Haute-Guinée. Mais comment Mamoudou Camara s’est-il pris toutes ces années ? « En 2011, a-t-il répondu, j’ai fait le baccalauréat, j’ai échoué. En 2012, j’ai été victime d’une maladie et je ne suis pas parti à l’examen. Les années suivantes, je faisais l’examen en tant que candidat libre, cumulativemnt à d’autres activités. Entretemps, on m’a encouragé à faire des études professionnelles et j’ai fais l’électricité que j’ai terminée en 2016. Mais pendant tout ce temps, je revenais en salle à chaque baccalauréat pour affronter les épreuves ».
Des découragements qui n’ont pas ébranlé sa détermination
« Pendant longtemps, j’ai été découragé par des amis et connaissances. Mais j’ai voulu honorer mon père qui tenait beaucoup à mes études et c’était un engagement personnel de le réussir », se souvient le jeune homme, avec joie et fierté.
Aujourd’hui « doyen » dans sa classe, Mamoudou Camara dit ne pas être gêné par son âge. « Tout le monde me respectent et je ne suis pas du tout gêné. D’ailleurs, si je ne dis pas aux gens que j’ai fait le baccalauréat pendant toutes ces années, personne ne sait », a-t-il précisé.
Aux élèves qui abandonnent les études après le premier échec, celui qui sera aussi bientôt diplômé de l’École des soins de santé communautaire de Kankan leur rappelle que la vie est une question de choix. « Il faut toujours espérer. On ne peut pas réussir sur cette terre sans souffrir et c’est d’ailleurs cela qui fait la beauté de la vie », nous a-t-il dit en guise de conclusion.
Michel Yaradouno, Kankan pour Ledjely.com