Le dossier de la vente d’Air Guinée a été transféré à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Une affaire dans laquelle est cité Cellou Dalein Diallo, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), à l’époque ministre des Transports et des Travaux publics. Alors que ce dossier suscite beaucoup de réactions au sein de l’opinion publique, un ancien agent judiciaire de l’État estime que le rôle joué par le chef de la principale formation politique n’est relèvement d’aucune illégalité.
Invité ce mardi 15 février par nos confrères de Djoma Média, dans l’émission « On refait le monde », Me Jean Alfred Mathos, ancien agent judiciaire de l’Etat entre 2008 et 2010 a apporté des précisions sur cette affaire qui fait couler beaucoup d’encre et de salive ces derniers temps.
Pour commencer, celui qui est aujourd’hui le président de l’Union pour le progrès de la Guinée (UPG) a souligné que c’est le gouvernement guinéen, en rapport avec le parlement qui a le pouvoir de vendre les patrimoines de l’État. Il a ajouté que c’est le ministre des Finances et celui des Transports qui sont chargé d’exécuter la vente.
Pour le cas de la compagnie Air Guinée, l’ancien agent judiciaire de l’État estime que c’est le gouvernement guinéen avec ses partenaires de Breton Woods qui avaient conclu que ce patrimoine, composé à l’époque de trois avions, n’était plus rentable et qu’il fallait le vendre. « Deux avions ont été vendus [à l’extérieur] et le troisième, ils ont pu convaincre le président Lansana Conté, comme il allait voyager, qu’il faudrait le vendre à un national pour qu’au moins cette flotte reste dans le pavillon guinéen. Donc, les ministres d’alors ont appliqué. Ce qu’il faut retenir, ce que Air Guinée a été vendu sous l’autorité du gouvernement, avec l’accord du parlement », a-t-il précisé.
Plus loin, il a révélé que selon les résultats de l’audit fait en 2009, le prix du troisième avion qui a été vendu à l’entreprise nationale n’a pas été payé entièrement. « Il y a eu une avance de paiement, il reste le solde », a-t-il renchéri.
Alors que le nom de Cellou Dalein Diallo, président de la principale formation politique du pays, est souvent associé à ce dossier, l’ancien agent judiciaire indique que c’est parce qu’Air Guinée qui était considéré comme un symbole national pour certains, a été vendu au moment où le président de l’UFDG était ministre des Transports et des Travaux publics.
Toutefois, il souligne que ce dernier avait aussi le rôle d’appliquer les résolutions prises par gouvernement. « Donc, il a agi en ses qualités, selon un ordre du jour d’un gouvernement et puis en plus, ce sont les partenaires du développement financier qui ont demandé de vendre » Air Guinée, a-t-il conclu.
Aliou Nasterlin