Suite à la célébration, le 6 février dernier, de la Journée internationale de « tolérance zéro » contre les mutilations génitales féminines (MGF), le Club des jeunes filles leaders de Guinée (CJFLG) a entamé une caravane de sensibilisation des chefs des quartiers et des femmes leaders communautaires contre les ce phénomène. La première étape de cette campagne qui s’est tenue ce vendredi 18 février 2022 au domicile du chef de quartier de Kaporo, dans la commune de Ratoma, a réuni les membres du club et plusieurs femmes leaders communautaires, ainsi que le chef de quartier autour d’un échange interactif qui a tourné essentiellement sur les conséquences de ces pratiques.
Selon Kadiatou Konaté, directrice exécutif du Club des jeunes filles leaders de Guinée, cette campagne de sensibilisation s’effectuera dans plusieurs quartiers de Conakry. L’objectif, selon elle, vise à cibler les femmes leaders communautaires « qui ont un rôle crucial dans la lutte contre les MGF afin qu’elles puissent comprendre et véhiculer le message chez les habitants de Kaporo ».
Durant les échanges, plusieurs pratiques liées aux MGF étaient abordées, mais celles sur lesquelles ces femmes de Kaporo se sont beaucoup attardées étaient axées sur les conséquences directes pendant et après l’accouchement. Une complication liée à l’excision que ces femmes ignoraient, d’après les explications de la directrice exécutif du Club des jeunes filles leaders de Guinée, qui estime d’ailleurs que l’ONG qu’elle préside a largement apporté des précisions sur ces préoccupations. « Elles ont accueilli ces informations avec grande humilité et le chef de quartier s’est engagé à mettre fin à ces pratiques dans sa localité », a-t-elle assuré.
En tant que participante de cette campagne de sensibilisation, Mamadama Camara a apprécie l’idée. Elle appelle donc les femmes de son quartier à mettre fin aux mutilations génitales féminines. « Ces filles nous ont appris qu’il y a plusieurs problèmes liés à l’excision. Elles nous ont expliqué les conséquences, comme par exemple la stérilité. C’est vrai que ça fait partie de nos coutumes, mais aujourd’hui, avec la science, nous avons compris qu’il y a beaucoup de conséquence avec l’excision. Au-delà de la stérilité, il y a aussi un grand risque d’attraper d’autres maladies en pratiquant l’excision. j’appelle donc mes consoeurs à arrêter cette pratique. En tout cas je les préviens : partout où je verrais ces pratiques, je vais les dénoncer », a-t-elle indiqué.
Pour Alseny Soumah, chef du quartier de Kaporo, cette action est salvatrice. Car, a-t-il estimé, si les jeunes et les femmes leaders décident de prendre en main les destinées des femmes, c’est une fierté. « Personnellement, je m’engage en tant qu’autorité locale de veiller strictement à la lutte de ce phénomène », a-t-il promis.
Aliou Nasterlin