Dans le cadre du renforcement des capacités des journalistes guinéens dans le traitement de l’information, l’Alliance des médias pour les droits humains (AMDH) accompagné de ses partenaires a, du 9 au 11 septembre 2024, organisé à l’Ecole nationale des arts et métiers (ENAM), un atelier de formation axé sur la lutte contre la désinformation dans les médias guinéens. Atelier qui a réuni une trentaine de journalistes venus des médias privés et publics mais aussi ceux venu des radios rurales du pays.
Dans son discours de clôture de l’atelier, le président de l’ONG AMDH a donné les motifs de l’organisation de l’atelier. « La désinformation, non seulement elle compromet professionnellement le métier mais aussi il y les conséquences désastreuses et dévastatrices qu’elle engendre pour la société, avec comme corollaire la déchirure du tissu social et la cohésion sociale qui est mise à mal et le vivre ensemble, malmené. Voilà ce qui nous a amené à interpeller nos confrères et consœurs par une session de renforcement de capacité sur la lutte contre la désinformation dans les médias guinéens », a expliqué Chaïkou Baldé.
A propos des facteurs explicatifs de montée en flèche du phénomène des fake news le président de l’ONG AMDH a indiqué : « A force de vouloir faire de scoops ou du buzz, certains journalistes préfèrent relayer les fake news publiées par des vlogueurs ou influenceurs sur les réseaux sociaux ». Or, a-t-il poursuivi, ces confrères-là, loin d’être la corporation « nous décrédibilisent face à l’opinion ».
Aux yeux du ministère de la Communication et de l’Information, l’initiative de cet atelier de formation en particulier sur cette thématique-là est plus que pertinente. « La mesinformation, la désinformation la non information, tout ce qui est lié aux discours de la haine et à propagande, tout ce qui est lié aux rumeurs, ce sont des informations qui contribuent à décrédibiliser le paysage médiatique dans un pays (…) C’est donc que les capacités des journalistes soient renforcées pour lutter contre ces phénomènes », a dit Chaïkou Baldé.
Pertinent et opportun, ce sont aussi les qualificatifs que N’deye Bah, de RSF, représentante des partenaires, associe à la tenue de cet atelier. « Le danger de la désinformation guette les journalistes sur les terrains classiques du reportage, surtout sur les nouveaux terrains virtuels (internet et les réseaux sociaux). C’est pourquoi il est essentiel de traiter le sujet et envisager des solutions », a-t-elle déclaré à propos.
« Nous comprenons l’importance cruciale de combattre la désinformation et de veiller à ce que nos médias jouent un rôle positif dans la société. Nous sommes résolus à appliquer les stratégies apprises pour améliorer notre travail quotidien, assurer la véracité des informations que nous diffusons et à renforcer la confiance du public dans les médias guinéens », a promis en fin, la porte-parole des participants Emilie Bangoura.
Aminata Camara