Poursuivi pour des propos jugés à caractère négationniste, ethnique et régionaliste tenus dans la sous -préfecture de Forécariah- Balimana, le préfet de Kankan était ce 15 novembre 2022 devant le tribunal correctionnel du TPI de Kankan. A la barre, il a reconnu les faits mis à sa charge, mais soutient avoir agi sans aucune volonté de nuire.
C’est devant les autorités locales notamment le gouverneur, le maire, des cadres de la préfecture et quelques responsables de la police que le contrôleur général de la police Kandia Mara a comparu, sans avocat. Au cours des débats, Kandia Mara a reconnu avoir tenu les propos qui lui sont imputés. Mais il assure ne l’avoir pas fait intentionnellement et surtout pas dans l’optique de nuire à une entité.
Mais cela ne risque pas de suffire aux yeux du procureur de la république. C’est ainsi que dans ses réquisitions, Daouda Diomandé a demandé la condamnation du préfet à une peine de 2 ans assortie de sursis. A l’en croire, le préfet a tenu des « propos qu’un responsable d’une préfecture ne doit pas tenir ». Par ailleurs, l’exemple fourni par le préfet, aux yeux du procureur « n’était pas un exemple qui était approprié compte tenu des circonstances dans lesquelles il s’est rendu à Fodécariah et compte tenu de la tension qui régnait en ce moment ». En conséquence, les propos étant réprimés par la loi, le procureur soutient que le préfet devait être interpellé. « Il était de notre devoir de l’interpeller, de le juger publiquement », dit le procureur.
Le dossier a été mis en délibéré par le président du tribunal, et la décision est attendue le 22 novembre prochain.
Michel Yaradouno Kankan pour ledjely.com
