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PROCES DU 28 SEPTEMBRE : des airs de récréation (Edito-Mognouma)

Depuis fin septembre 2022, se tient à Conakry le procès des évènements macabres du 28 septembre.  

Tout le mérite au CNRD d’avoir organisé ce procès d’une autre dimension ayant une forte charge symbolique.

D’autant que sous la gouvernance précédente, ç’aurait été une réalité sans cesse repoussée.

On comprend cela par le caractère plutôt bâclé de l’enquête préliminaire,  ainsi que par  le travail  au gout d’inachevé effectué par  les juges d’instruction constitués à cet effet. Mais à la décharge de ces derniers, il y avait la menace des accusés, alors au contrôle de toute la chaine de sécurité, s’estimant protégés par un régime complaisant.

« Les juges d’instruction ont écrit, à l’époque, à tous les responsables  des unités qui étaient présentes sur le terrain ainsi qu’aux différents chefs d’Etat major en vue d’avoir la liste des agents déployés ce jour du 28 septembre au stade, pour le maintien d’ordre. Jusqu’à la clôture de l’instruction, personne n’a fourni cette liste », s’est plaint un avocat un des avocats des victimes.

Pire, ajoute un autre avocat de la partie civile, « il n’y a eu aucune enquête balistique pour connaitre l’origine des balles qui ont tué les manifestants ». Et de conclure, que c’est pourquoi, il ne faut pas s’étonner  de n’entendre parler que de Toumba Diakité , comme si celui-ci est le seul qui a pu tirer sur toutes ces victimes au stade.

Ces insuffisances notoires dans la gestion de ces évènements peuvent être rédhibitoires à la manifestation de la vérité. Du moins, elles ne faciliteront pas à asseoir la conviction de l’opinion, dont l’appréciation n’est pas à négliger.

Les accusés le savent bien. Leurs avocats aussi.  Les débats sont alors volontairement détournés. Toumba Diakité caricaturé et présenté comme le monstre en personne, a été le premier à s’y essayer. Et ça lui a bien réussi. Il a pu, c’est sûr, redorer son image.  Les récits captivants, cohérents et mieux charpentés de l’ancien aide de camp le font passer pour la victime d’un régime dont il semble être le véritable héros.

Cependant, Il n’y avait pas de place pour l’émotion à la hauteur d’un procès pour crime de masse.

  Avec le capitaine Dadis Camara, l’élément central du procès, ça a été la   même stratégie de conquête de l’opinion. Sauf que, contrairement à son aide de camp gratifié d’une ostensible adoration dans l’opinion, l’ancien Président de la junte au pouvoir, au moment des faits, s’emmêle plutôt les pinceaux. C’est un constat largement partagé.

Ses récits peu cohérents et parfois contradictoires ont du mal à faire basculer l’opinion.

Des airs de récréations qui font fendre le cœur des victimes. Elles et bien d’autres sont surpris que les débats ne déclenchent pas une volée de bois vert qui doit conduire   à un opprobre national pour les massacres des citoyens innocents.

 En attendant les confrontations et le défilé des témoins qui pourraient probablement ramener l’émotion, le CNRD, lui, pourrait profiter de cette ambiance cyniquement déridant, qui détourne l’attention de l’opinion sur sa gestion du pouvoir faite de mépris.

IN Djomamedia

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