‘’Peur Surmontée : parler en public avec aisance’’, tel est le livre que nous propose depuis quelques semaines, Abdoulaye Amie Soumah. Le deuxième de la carrière littéraire de ce compatriote basé aux Etats-Unis, mais qui demeure très attaché à sa patrie. Dans ce livre, plaçant l’homme au cœur de son destin, il nous invite à aller au-delà de nos peurs, souvent « irrationnelles », selon lui. Et pour cela, il nous donne des outils tirés de « l’observation, de la lecture, de l’écoute et de l’expérience ». Refusant la fatalité, il nous rappelle surtout via cet entretien qu’il a accordé à notre rédaction, qu’il faut savoir distinguer « prédestination » et « libre arbitre »
Après ‘’Un destin forgé’’, votre premier livre, plutôt autobiographique, vous avez récemment publié le second qui s’intitule ‘’Peur surmontée : parler en public avec aisance’’. Pourquoi vous aventurez-vous ainsi dans le domaine du ‘’Développement personnel’’ ?
Par devoir de servir. Chacun de nous a une responsabilité envers la société. Je suis convaincu que tout être humain porte en lui un potentiel immense, souvent inexploité. Malheureusement, beaucoup partiront sans jamais révéler ce qu’ils avaient à offrir au monde, simplement parce qu’ils ont eu peur : peur d’essayer, peur du regard des autres, peur de quitter leur zone de confort. J’ai voulu, à travers ce livre, rappeler que l’on peut surmonter ces freins et se révéler à soi-même et aux autres.
D’où tirez-vous les conseils que vous donnez via votre livre ?
Mes conseils sont le fruit de l’observation, de la lecture, de l’écoute et de l’expérience. J’observe les comportements, les habitudes et les blocages
Ceux qui réussissent ont souvent pris le soin de partager leurs parcours à travers des livres : ils nous montrent ce qui fonctionne. De l’autre côté, les échecs sont visibles, palpables. Il faut apprendre des deux. S’inspirer des gagnants, éviter les pièges des perdants. À tout moment, chacun peut faire le choix de changer sa trajectoire. La vie, c’est comme un océan : soit on navigue avec une boussole, une destination claire, en gardant le contrôle ; soit on se laisse porter au hasard des courants. Dans cinq ou dix ans, nous serons tous quelque part. La vraie question est : serons-nous là où nous avons choisi d’être ? Aurons-nous été utiles ? Sommes-nous des atouts ou des fardeaux pour les autres ?
La question de la prise de parole en public est abordée par nombre d’ouvrages dont ‘’Comment prendre la parole en public’’ de Dale Carnegie. Quelle est la singularité de votre approche ?
Il y a toujours de la place pour un bon produit, dit-on. Effectivement, de nombreux excellents livres traitent déjà du sujet, et j’en ai lu plusieurs. ‘’Peur Surmontée’’ est une synthèse enrichie par mes propres expériences et par des recherches récentes. Ce qui distingue mon approche, c’est la dimension locale et participative : des étudiants guinéens des universités Koffi Annan, Général Lansana Conté et La Source ont été mobilisés pour collecter des données de terrain. Ils ont mené une enquête sérieuse sur les peurs liées à l’expression orale et à l’entrepreneuriat. Cela donne au livre une base empirique solide, enracinée dans notre réalité africaine, ce qui manque souvent aux ouvrages importés.
Au nombre des facteurs de blocage susceptibles d’expliquer la « peur » que certains ont de prendre la parole en public ou d’entreprendre, il y a ceux sociologiques. Comment peut-on surmonter des déterminismes aussi prégnants via vos conseils et recommandations ?
Il faut d’abord comprendre que rien n’est figé. Même les conditionnements sociaux peuvent être dépassés. Tout commence par la confiance en soi, l’adoption d’un état d’esprit de croissance, et le refus d’accepter que le regard des autres détermine notre avenir. Il faut affronter ses peurs en les exposant progressivement : plus on fait ce qui nous effraie, plus on désactive le pouvoir qu’a la peur sur nous. En réalité, la majorité de nos peurs sont irrationnelles. Elles naissent d’une vision déformée de la réalité. “Le courage, ce n’est pas l’absence de peur, mais la capacité d’agir malgré elle,”
Quelle attitude préconisez-vous face à l’inconnu ?
Face à l’inconnu, il faut cultiver un esprit positif, éviter l’auto-sabotage et se préparer sérieusement. Se projeter dans la réussite, visualiser des scénarios de succès, se doter des compétences nécessaires… Voilà des attitudes qui permettent de faire face à l’incertitude avec sérénité. Il ne s’agit pas d’ignorer les risques, mais de se concentrer sur les opportunités et de croire en ses capacités à les saisir.
Peut-on s’attendre à ce que, du livre, vous ouvriez un cabinet ou organisiez des conférences ?
C’est une perspective très envisageable. D’ailleurs, pour promouvoir Le Destin Forgé, mon équipe et moi avons déjà parcouru plusieurs universités. Ce travail de terrain m’a conforté dans l’idée que servir dans ce domaine est une véritable mission. J’aspire à toucher un maximum de personnes, surtout les jeunes, pour leur transmettre les outils nécessaires à l’épanouissement personnel. Car je suis convaincu que chacun de nous a quelque chose d’unique à offrir au monde. Mon rôle, c’est d’aider à révéler ces talents dormants.
A travers votre livre, vous semblez dire que l’homme peut définir son destin. Alors, que dites du concept religieux de la « prédestination » ?
Il y a souvent une confusion entre prédestination et responsabilité personnelle. Si nous disons que Dieu dicte à chacun ses actes, alors pourquoi avons-nous des prisons ? Pourquoi juge-t-on les criminels ? Non, nous sommes responsables de nos choix. Dieu, dans sa sagesse, connaît d’avance ce que nous ferons, mais cela ne signifie pas qu’il choisit à notre place. Il nous a dotés d’intelligence, d’un libre arbitre, et de la capacité de distinguer le bien du mal. C’est pourquoi je dis dans Le Destin Forgé que chacun contribue à l’écriture de son propre destin. Le présent est le fruit de nos choix passés, et le futur sera le résultat de ce que nous faisons aujourd’hui. Si vous n’aviez pas fait le choix d’étudier, nous ne serions pas en train d’avoir cette conversation. Et si je n’avais pas écrit, peut-être que nos chemins ne se seraient jamais croisés.
Votre livre, comment se le procure-t-on ?
Le livre est disponible sur toutes les plateformes Amazon. En Guinée, il peut être obtenu directement auprès de mes collaborateurs aux numéros suivants :
- 626 83 68 68
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Propos recueillis par Boubacar Sanso Barry