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Immersion gouvernementale à N’Zérékoré : la classe politique divisée

À partir du 5 février, le gouvernement de la Guinée entreprendra une immersion à travers le pays. Dans une lettre envoyée au ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, c’est le Premier ministre qui a fait cette annonce. Cette immersion d’une durée d’un mois commencera le mercredi 5 février 2025 dans la zone de N’Zérékoré. Selon le Premier ministre, cette démarche s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’instruction du chef de l’État. Au sein de la classe politique, le sujet divise. Des acteurs  estiment que cette démarche « inopportune » s’inscrit incontestablement dans une logique de pré-campagne en faveur du président de la transition et ne sera mise à profit pour résoudre les problèmes réels auxquels les communautés sont confrontées.

Figure politique, Dr Edouard Zotoumou Kpogomou y voit en cette démarche un acte de pré-campagne et dénonce une manœuvre politique visant à compenser les précédents échecs.

« Cette immersion ou pré-campagne ne témoigne que d’une seule volonté. Celui pour le pouvoir de reprendre effectivement les efforts qui ont été déployés pour vendre la candidature du chef de l’État. Ils se sont rendu compte que, devant les échecs cuisants qui ont été enregistrés, ils sont obligés de persévérer », a-t-il expliqué.

C’est la région administrative de N’Zérékoré qui va accueillir les membres du gouvernement. Pour le président de l’Union démocratique pour le renouveau et le progrès (UDRP), ce choix dénote d’un manque de considération pour la douleur des familles endeuillées suite au drame survenu au stade et de la population.

« Cette initiative est inopportune. On n’a pas besoin de faire une campagne de cette façon, surtout que nous sommes encore assis sur la tragédie survenue au stade de N’Zérékoré pendant qu’on était encore dans la fièvre du mouvement de promouvoir la candidature d’un seul homme. Cela voudrait dire qu’on n’a vraiment pas de regard sur la vie des citoyens qu’on veut gérer », a-t-il ajouté.

Contrairement à Dr Zotomou, Dr Ben Youssouf Keita, président de l’Alliance pour le changement et le progrès (ACP), se dit favorable vis-à-vis de cette démarche du gouvernement en raison de son efficacité dans le renforcement de la cohésion gouvernementale et l’amélioration de la coordination entre les ministres.

« Nous avons constaté que les immersions, s’il y en a eu plus d’une, ont donné un bon résultat. Quand vous prenez le plan minier, tout le monde connaît les progrès que le mégaprojet Simandou est en train d’enregistrer, jusqu’à projeter le développement multisectoriel de la Guinée pour 2040. Sans oublier la lutte que mène le gouvernement contre la corruption, donc, je pense que l’immersion est opportune puisqu’elle renforce l’entente, la fraternité et l’amitié entre les membres du gouvernement », a-t-il souligné.

JRI de l’ombre

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