Sur initiative de la structure ‘’Arbre à palabres’’, s’est ouvert ce mardi 25 février 2025, les travaux du Forum du dialogue citoyen qui se déroulera autour de plusieurs axes prioritaires. La cérémonie a connu la participation de toutes les couches socioprofessionnelles, partis politiques, organisations de la société civile, syndicats, universités ainsi que les mondes rural et culturel
Devant se tenir sur trois jours, le Forum est présenté par les initiateurs comme une plateforme de concertation et d’échanges en vue de trouver des « solutions face aux situations tumultueuses que connaît actuellement la Guinée ». Présentée comme totalement citoyenne il vise à « sensibiliser les consciences à l’importance de la réconciliation, à la nécessité de rétablir le dialogue et restaurer la confiance entre les acteurs de la vie socio-politique, économique et culturelle de notre pays ».
Pour Souleymane Sy Savané, membre de la structure organisatrice, l’objectif est de « de réunir la Guinée et les Guinéens autour d’un objectif commun, d’un intérêt commun, qui est la cohésion nationale, l’unité nationale, pour qu’ensemble, nous puissions nous donner la main pour aider les autorités de la place afin d’aboutir ou d’amorcer un développement harmonieux de notre pays ». Selon lui, le principe de la repose sur le fait que la « Guinée ne peut pas se développer en prônant l’exclusion des uns et des autres……Notre objectif, c’est de réunir tous les Guinéens, quels qu’ils soient, quelles que soient leur appartenance politique, leur appartenance religieuse, ou quelle que part où qu’ils soient, on a besoin qu’on se donne les mains et qu’on s’assoie autour d’une table, comme nos aïeux le faisaient, pour discuter ».
Prenant part à la cérémonie, Fodé Amadou Fofana, conseiller du président de la Transition souligne pour sa part, que sa présence va dans le sens de promouvoir la paix et la cohésion sociale dans le pays est à supporter et à encourager. « Toutes les personnes qui prennent l’initiative d’essayer de convaincre les citoyens, d’envoyer un message afin que nous puissions avoir un bon vivre ensemble est la bienvenue, (nous sommes là pour) leur dire que les autorités seront toujours là pour les encourager, pour les accompagner (et leur assurer) qu’ils peuvent compter sur nous », a-t-il déclaré
De son côté, Ousmane Dadis Camara, a remercié et salué les organisateurs de ce Forum pour avoir initié un tel projet dédié à faire parler les Guinéens. « C’est très important. Et je sais que le chef de l’État, le président de la République est dans cet ordre d’idée de réunir les Guinéens autour de la table. Ce n’est pas la première fois qu’on ait un dialogue en Guinée. Il y a eu un dialogue national, il y a eu une assise. Et aujourd’hui, les citoyens eux-mêmes décident d’appeler les citoyens du pays à se parler, à discuter de leurs problèmes et comment trouver la solution pour aller de l’avant. Car dans notre pays, nous avons besoin du développement. Nous avons besoin d’avancer. Et pour avancer, il est important qu’on puisse être ensemble. De sorte que, forcément, il n’est pas dit que ce que moi je vois et pense est forcément ce que l’autre aussi pense », indique-t-il.
En ce qui la concerne, Hadja Saran Daraba commence par noter que le dialogue commence par la bonne foi des parties en présence. « Si vous ne voulez pas dialoguer, si nous n’êtes pas de bonne foi pour parler à celui qui a une vision différente de la vôtre, qui a une opposition à ce que vous voulez faire ou de ce que vous voulez dire, il n’y a pas de dialogue. Donc, la bonne foi de ceux qui sont en présence est essentielle comme condition indispensable à la tenue d’un dialogue », a-t-elle relevé.
Sékou Kouraissy Condé, quant à lui, assure l’instance du Forum est susceptible de débattre de tous les sujets et de toutes les questions blessantes et préoccupantes. « Ce dialogue est citoyen parce que ce n’est pas un dialogue organisé parce qu’il y a eu une confrontation ou un affrontement quelque part. Ce dialogue est citoyen parce qu’il n’est pas un dialogue politique basé sur l’étude et l’examen du fichier électoral, du chronogramme électoral, du découpage électoral. Ce dialogue est citoyen parce qu’il interpelle les Guinéens et Guinéennes à se parler et à savoir que c’est en se parlant qu’on a la compréhension mutuelle, c’est avec l’écoute qu’on a la tolérance. Et je pense que l’exemple est donné ici que nous pouvons continuer à nous parler. Toutes les revendications, toutes les questions blessantes et préoccupantes peuvent être discutées ici. Et vous l’avez remarqué à l’ouverture, de grandes personnalités du pays, de tous les bords, se sont réunies pour parler de l’unité entre les Guinéens, la tolérance et le vivre-ensemble », a-t-il fait remarquer.
Jacques Boston, de l’Eglise anglicane et représentant du président du CNT, les citoyens guinéens devraient s’inspirer des leaders religieux, en matière de coexistence pacifique et de dialogue. « Si tous les Guinéens, si tous les citoyens étaient comme les religieux, je crois qu’il n’y aurait pas de problème dans ce pays. Vous voyez Elhadj Mamadou Saliou Camara et Monseigneur Vincent Koulibaly, ils sont tous ensemble. Ça, c’est le dialogue inter-religieux. Tout ne doit pas être de la politique… Il faut que le Guinéen quitte un peu ce champ politique et être vraiment un bon citoyen. Tout ne doit pas être de la politique. Le dialogue est très important. Sans le dialogue, on ne pourra rien », a-t-il plaidé.
Se voulant un « pas crucial pour la mise en marche d’un processus de paix durable et de cohésion sociale harmonieuse », le Forum du dialogue citoyen est censé produire des bienfaits pour tous et pour chacun dans une dynamique collective du progrès.
Balla Yombouno
