Pourvu que des passerelles intelligentes soient établies entre elle et l’Afrique, la diaspora africaine disséminée à travers toute la planète, est un atout sur lequel le continent noir peut compter pour relever bien de défis. Riches d’un revenu consistant, de compétences diverses et variées, d’expériences fort utiles, les Africains d’ailleurs sont un maillon important pour le développement de l’Afrique. Et heureusement, tout le monde prend de plus en conscience de cette réalité. C’est pourquoi Paris, la capitale française vient d’abriter les tout premiers états généraux de la diaspora africaine en France. Convié à l’évènement, le président du Conseil national de Transition (CNT), Dr. Dansa Kourouma, a mis son intervention à profit pour, au nom du président de la Transition, le général Mamadi Doumbouya, saluer et reconnaitre la pertinence de l’initiative. Au-delà, saisissant la balle au bond, il a préconisé une évolution de la perception négative qu’on se fait de l’immigration, dans la mesure où cette dernière, à l’en croire peut être porteuse d’une dynamique de transformation et de développement des peuples et des nations. En retour, il a eu droit à une distinction, à travers « le Prix de l’Africaniste » qui lui a été décerné.
Ci-dessous, la restitution qu’il en fait lui-même
Ce dimanche, nous avons pris la parole en ce lieu emblématique, la maison de la chimie à Paris, dans le cadre de cet événement d’une portée exceptionnelle : les premiers états généraux de la diaspora africaine en France. Cette rencontre historique marque une avancée significative dans la reconnaissance et la valorisation des diasporas africaines, tant en France qu’à l’échelle internationale.
Avant tout, nous avons tenu à transmettre les salutations chaleureuses et fraternelles du peuple de Guinée, ainsi que celles de son Excellence, le Général Mamadi Doumbouya, Président de la République de Guinée. Nous avons saisi également cette occasion pour saluer et féliciter Madame Rachida Kaaout, Présidente du Haut-commissariat des diasporas africaines de France, pour son engagement remarquable et son dynamisme dans la réalisation de cet événement. Nos remerciements également aux organisateurs pour la distinction « prix de l’africaniste » qui m’a été décernée. Sans oublier les riches échanges que nous avons eus avec l’ancien ministre de l’éducation nationale, Monsieur Jean-Michel Blanquer.
Le thème retenu pour ces états généraux, « Quand les diasporas font nation », me semble particulièrement pertinent. Il nous invite à réfléchir sur la contribution essentielle des diasporas à la construction des nations et sur la nécessité de changer notre regard sur l’immigration. Ce phénomène, loin d’être une menace, est un moteur de transformation et de développement, comme en témoigne l’histoire des peuples et des nations.
Il était important d’insister sur l’importance cruciale de la diaspora africaine dans le développement de notre continent. En 2021, les transferts de fonds réalisés par les diasporas africaines ont atteint 95,6 milliards de dollars, soit près de trois fois le montant de l’aide publique au développement en Afrique cette même année, estimée à 35 milliards de dollars. Ces chiffres démontrent clairement que la diaspora africaine joue un rôle stratégique dans le progrès économique et social de nos pays.
En ce qui concerne la communauté guinéenne, elle s’illustre également par son engagement exemplaire, par ses investissements, son action citoyenne et ses apports culturels. Elle contribue de manière significative au développement de la Guinée, tout en renforçant les liens avec les pays d’accueil.
Les ateliers thématiques organisés dans le cadre de cette journée ont abordé des sujets fondamentaux : citoyenneté et démocratie, éducation et formation, investissements et développement durable, diplomatie et sécurité. Ces échanges, enrichis par des prestations artistiques et des débats publics, reflètent la diversité et la richesse des contributions des diasporas africaines.
Depuis ce lieu chargé d’histoire, je ne peux m’empêcher de constater que nous vivons un moment clé dans l’évolution des relations internationales : celui de la mondialisation des peuples. Cette dynamique, qui efface progressivement les frontières, illustre une véritable opportunité de bâtir des ponts entre nos nations et nos communautés.
Enfin, sous le leadership du Président de la République, nous avons réaffirmé l’engagement de la Guinée à soutenir cette noble initiative. Nous sommes disposés à collaborer étroitement avec le Haut-commissariat des diasporas africaines de France, les organisations de la diaspora et les gouvernements des pays d’accueil afin de pérenniser cette dynamique porteuse d’avenir.
