Nommé dans un contexte de tension entre le régime en place et les principaux partis politiques, Bah Oury, acteur politique expérimenté, était attendu pour apaiser le climat et favoriser le dialogue. Mais selon le président du mouvement des patriotes libéraux, son mandat en tant que premier ministre, après un an, est marqué par des attentes politiques non satisfaisantes.
D’un point de vue politique, le Premier ministre Amadou Oury Bah a déçu. Sa maitrise de la scène politique guinéenne n’aura pas servi à grand-chose, estime le leader du Mouvement des patriotes libéraux (MPL).
« Bah Oury était effectivement attendu en tant que Premier ministre au profil politique, puisque c’est un acteur politique qui donc a été nommé dans un contexte, si vous voulez, de bruit politique entre le CNRD et les partis politiques majeurs de la scène politique et même des acteurs sociaux sur la tenue de la transition. Donc, la nomination dans un contexte comme ça, d’un profil comme celui de Bah Oury a donc nourri de l’espoir chez les gens comme quoi il aurait pu donc poser son empreinte sur le terrain politique en faisant venir autour de la table tout le monde, parce qu’il connaît le milieu politique, il connaît tous les acteurs. Malheureusement ! », a-t-il indiqué.
Poursuivant, l’ancien journaliste indique que Bah Oury adopte une posture « offensive » à l’égard des partis politiques et des acteurs opposés à la transition. Une attitude qui, selon lui, contraste avec celle de son prédécesseur Bernard Goumou, qui avait multiplié les initiatives pour rencontrer les acteurs et leur proposer des solutions.
« Il suffit juste que l’on ouvre le volet des débats politiques ou de la question des partis politiques, des acteurs opposés à la transition, pour que le Premier ministre commence à les attaquer vigoureusement, de façon virulente d’ailleurs. De ce point de vue, je conclus que son prédécesseur a nettement mieux fait que lui, puisqu’on a vu Bernard Goumou courir dans tous les sens, courir après les acteurs politiques jusque dans leur siège, pour justement leur faire des offres politiques. Même s’il n’est pas allé au bout de ses efforts », a-t-il souligné.
Plus loin, Mamadou Oury Diallo déclare : « Il ne s’est pas bougé depuis un an, c’est quand même 12 mois de l’année où il n’y a pas eu d’initiative forte, claire, de dynamique vers ces acteurs politiques pour les impliquer dans le processus ».
La seule raison qui pourrait expliquer cette « inaction » du Premier ministre Amadou Oury Bah sur le plan politique, « c’est peut-être que la crise certainement l’arrange. Tant qu’il y a la crise, il peut rester en place. Tant qu’il peut attaquer les autres acteurs politiques, au lieu de leur tendre la main pour qu’ils viennent autour de la table, il peut encore rester en poste parce qu’il se dit : oui, je fais l’affaire du Président », conclut-il.
JRI de l’ombre
