Le cardinal américain Robert Francis Prevost a été élu 267ᵉ pape la semaine dernière. Son élection a suscité un vif engouement parmi les fidèles catholiques du monde entier. Ces derniers placent de grands espoirs en ce nouveau chef de l’Église catholique. L’aumônier diocésain de la paroisse Notre-Dame des Victoires et de la Paix de Kankan a salué cette élection, tout en soulignant que le choix d’un pape diffère de celui d’un président de la République.
L’abbé Joseph Diallo a suivi, comme de nombreux catholiques, l’élection du pape Léon XIV jeudi dernier, depuis son petit écran, dans l’enceinte de la cathédrale. À l’annonce du nom du nouveau pontife, il dit avoir été rempli de joie.
« C’était un sentiment de joie, de satisfaction et de gratitude envers Dieu. Dieu, qui une fois encore, manifeste son amour envers son Église. Il pense à son Église et ne l’abandonne pas. Au milieu de celle-ci, il a choisi un guide pour gouverner et diriger son peuple », explique le religieux.
Après le décès du pape François, un soutien total s’était formé en Guinée, tous bords confondus, autour du cardinal Robert Sarah. Une démarche que comprend et salue l’abbé Joseph Diallo. Concernant les critères de sélection d’un pape, il précise :
« S’il y a des critères, ce sont peut-être les cardinaux qui les connaissent. Il est normal et humain que les Guinéens se soient rangés derrière le cardinal Robert Sarah, car chacun souhaite le meilleur pour son prochain. Mais l’Église ne fonctionne pas comme nos États. C’est Dieu qui fait librement son choix, indépendamment des qualités humaines. Les cardinaux ne font que discerner ce choix de Dieu. Ils se mettent à l’écoute de Dieu et de l’Esprit Saint. Le cardinal Sarah méritait aussi, mais ce n’est pas une élection comme les autres ».
À ceux qui estiment que les Noirs sont lésés dans le processus d’élection papale, l’abbé Diallo propose une autre lecture.
« Les Noirs ne sont pas discriminés. Beaucoup d’entre eux occupent des postes à responsabilités au Vatican, notamment dans les dicastères. Qu’il soit noir ou blanc, l’essentiel est que l’Église ait un dirigeant capable de guider le troupeau et de faire fonctionner l’institution normalement », insiste-t-il.
Concernant les défis à venir, l’abbé Joseph Diallo espère que le pape Léon XIV s’engagera davantage à prier pour la paix dans le monde et à mieux organiser l’Église selon la volonté de Dieu.
Emmanuel Tamba Kallas Tolno, membre du bureau de la jeunesse de la paroisse cathédrale, exprime sa principale attente :
« C’est un pape que beaucoup de chrétiens ne connaissaient pas. Je pense qu’il va entreprendre de nombreuses réformes au sein de l’Église, car aujourd’hui, plusieurs situations remettent en question sa crédibilité. Je pense notamment au mariage homosexuel et à la reconnaissance du mariage religieux. Le pape doit faire respecter les lois canoniques, car c’est cela qui assure la fidélité des catholiques. Nous espérons aussi la relance de projets comme CARITAS, qui accompagnent les jeunes chrétiens dans leur insertion professionnelle. Nous voulons que le nouveau pape place la jeunesse au cœur de l’Église, à l’échelle mondiale ».
Hélène Kourouma, fidèle de la paroisse Sainte Famille de Bordo, souhaite que le pape Léon XIV intensifie ses prières pour la paix mondiale.
« Dieu nous aime beaucoup et nous lui en sommes reconnaissants. Je souhaite que le nouveau pape prie pour ce monde en proie à des problèmes, des maladies, des guerres. Nous voulons que cela cesse et que nous puissions vivre heureux sur cette terre », exprime-t-elle.
Michel Yaradouno, depuis Kankan
