Le 24 mai dernier, lors d’une rencontre qu’il a eu avec les jeunes de N’zérékoré, le Premier ministre Mohamed Beavogui avait demandé à ces derniers à refuser de « se faire blesser, frapper et tuer pour quelqu’un ». Une sortie qui, suscitant beaucoup de réactions sur la toile et auprès de certains leaders politiques et de la société civile, qui y voient dans ces propos un moyen de les intimider à exercer le droit de manifester consacré par plusieurs textes de loi.
Revenant sur ce sujet ce vendredi 27 mai 2022 au cours d’une conférence de presse qu’il a animée à N’Zérékoré, le locataire du Palais de la Colombe a déploré le fait que ses propos soient interprétés « différemment ».
Le Premier ministre assure que s’il a tenu ces propos, c’est parce qu’il dit avoir constaté, avec surprise l’existence des risques de conflits communautaires dans la localité, « malgré le changement ». Et ça, il dit l’avoir découvert après avoir rencontré les anciennes victimes. « Quand je suis rentré dans la salle, je me suis dit : voilà les victimes des conflits communautaires. Donc, mon message c’était d’essayer de leur demander de ne pas continuer à être victime des conflits communautaires parce que finalement ce sont [eux] les premiers qui souffrent, mais plutôt de regarder l’avenir de façon positive et optimiste, et qu’il y avait d’autres solutions à nos problèmes. Des solutions qui passent par la paix, dans la sagesse et dans le travail », a expliqué Mohamed Beavogui.
Poursuivant son intervention, il a déploré que certains aient interprété de « façon différente » ses propos. Ce à quoi d’ailleurs il se déclare « malheureusement » incapable de contrôler. « Mais je crois que vous me connaissez suffisamment. Vous savez que j’ai un passé, donc on ne peut pas changer. Quelque soit la durée, comme on le dit, le morceau de bois dans la rivière, il ne peut pas devenir crocodile », a-t-il cité
La patron de la Primature a clôturé la partie en lançant un appel aux journalistes. Il les invite à comprendre qu’au-delà d’être journaliste, ils sont aussi des éducateurs. « Vous avez un rôle important à jouer », a-t-il conclu.
Aliou Nasterlin