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SENEGAL : enfin, une lueur d’espoir !

Il était temps. Dans cette Afrique de l’ouest en proie à tous les périls, il était temps que nous arrive de quelque part, cette bouffée d’oxygène. Ballotées entre l’insécurité galopante et la sombre perspective du retour aux dictatures qu’on croyait révolues, les populations ouest-africaines, pour ne pas céder à la fatalité, avaient besoin de la bouée de sauvetage que nous offrent les résultats des législatives au Sénégal. La déculottée du camp favorable au président Macky Sall nous rappelle en effet que tout espoir n’est pas perdu. Qu’avec des institutions solides et des peuples qui refusent de se laisser manipuler, aucun obstacle n’est insurmontable.

Posture trompeuse

Les législatives du 31 juillet dernier ont rendu leur verdict au Sénégal. Et pour dire les choses telle qu’elles sont, la majorité présidentielle se retrouve du côté des perdants. Certes, elle récolte 82 sièges, tandis que sa coalition rivale, en obtient 80. Dans l’absolu, le camp présidentiel peut donc crier victoire. Il ne s’en prive pas d’ailleurs, nous dit-on. Mais cette posture-là est trompeuse et elle pourrait même masquer un gros dépit. Car l’information majeure qui résulte de ces résultats, c’est que l’équipe favorable au président Macky Sall a perdu 43 sièges par rapport aux législatives de 2017. Le camp présidentiel poussé dos au mur de cette façon, c’est sans précédent dans l’histoire du Sénégal. Et c’est une défaite qui cache un message : celui de dire à Macky de ne pas tenter le troisième mandat. Choisira-t-il de passer outre ou pas ? C’est là une autre histoire.

Le bulletin à la place des manifs

En attendant, on peut féliciter les Sénégalais de nous avoir rappelé que les urnes peuvent bien résoudre des problèmes. Que le bulletin de vote peut arrêter ceux que les manifestations violentes n’auront pas réussi à stopper et que les coups d’Etat ne sont pas toujours nécessaires pour faire bouger les lignes. Si les soulèvements de mars 2021 à Dakar avaient légitimement préoccupé quant au modèle démocratique sénégalais, l’issue de ces législatives-là tend à nous rassurer. Bien sûr, il faudra continuer à surveiller les choses et à demeurer aux aguets. Mais à priori, comme ils l’ont fait face à Abdoulaye Wade en 2012, les Sénégalais ont de quoi amener Macky Sall à tenir compte de leur volonté. Ce qui ne devra pas être pour autant perçu comme un blanc-seing pour celui ou celle qui sera amené(e) à lui succéder.

La force des institutions

Mais cette exception sénégalaise, on la doit en premier lieu aux institutions établies au gré de l’histoire du pays. Des institutions auxquelles les citoyens se reconnaissent et aux verdicts desquelles ils sont généralement enclins à se plier. Et on imagine qu’en retour, les institutions et ceux qui les animent font l’effort de mériter le respect et la confiance dont ils sont investis de la part des populations. Ainsi, dans d’autres pays de la sous-région ouest-africaine, dans le contexte de tension qui a prévalu à la veille des élections du 31 juillet, personne n’aurait pu imaginer qu’en fin de compte, les résultats auraient pu être si défavorables au pouvoir. Sous d’autres cieux, l’institution en charge de l’organisation du scrutin se serait laissée manipuler pour offrir au pouvoir la majorité confortable qu’il espère. Au Sénégal, pour l’heure, ces risques-là sont limités. Et tant mieux, dirons-nous.

Conscience citoyenne

L’autre facteur qui fait que le Sénégal émerge relativement du lot, c’est une certaine conscience citoyenne élevée au-dessus des logiques communautaires. Il en découle que les choix des uns et des autres sont davantage guidés par des motivations objectives. Pour en revenir aux législatives dont il est question, les gens ont voté en tenant compte d’un part, du bilan du régime en place et de l’autre, des propositions déclinées par les opposants. Le flou entretenu par le président Macky Sall sur un éventuel troisième mandat n’aura pas non plus aidé son camp. Mais tous ces éléments renvoient aux motivations objectives. Parce que là, il n’est pas absolument et à première vue question d’ethnie, de région, etc. Tous ces facteurs qui divisent ailleurs et que les dirigeants instrumentalisent à l’envi, ne relèvent pas encore des tendances lourdes dans les choix de l’électeur sénégalais. Et la société civile et les intellectuels seraient très bien inspirés à faire en sorte que cette exception vertueuse puisse demeurer. D’autant que les menaces sont aux portes.

Boubacar Sanso Barry

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