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INDUSTRIE CREATIVE : Enabel livre son analyse des tendances de la consommation du ‘’Made in Guinea’’

Le 11 octobre dernier, le chapiteau installé sur l’esplanade du peuple a servi de cadre à la cérémonie de restitution de l’étude portant sur les tendances de consommation de ‘’Made in Guinea’’. Initiée par l’Agence de coopération belge (Enabel), à travers le projet ‘’Guinée Créative’’, l’étude menée sous forme de sondage a touché 2000 citoyens vivant le long de l’axe Conakry-Kindia-Mamou. Pour la circonstance, on notait la présence de plusieurs personnalités issues des secteurs public et privé et de nombreux acteurs évoluant dans la mode, le design et l’audiovisuel, entre autres.

De fait, le sondage portait sur les trois filières que sont justement la mode, le design et l’audiovisuel. Il visait à évaluer la contribution du secteur créatif dans l’économie guinéenne. « Nous sommes ravis que Guinée Créative, sur financement de l’Union européenne, s’inscrive en complémentarité de notre appui au développement de l’entreprenariat urbain, à l’objectif de soutien à une croissance économique durable et inclusive sur l’axe Conakry-Kindia-Mamou, par la création d’emplois décents et l’augmentation de manière durable des revenus des hommes et des femmes qui entreprennent », s’est félicitée Krista Verstraelenreprésentante résidente d’Enabel en Guinée.

Pour en revenir à l’étude, il en résulte que l’importance que les Guinéens accordent au ‘’Made in Guinea’’ évolue de manière décroissante. Si par le passé, 64 % de la population guinéenne accordaient une place importante aux productions locales, cette proportion, de nos jours, n’est que de 36%. Par ailleurs, si 84% ont une bonne opinion générale sur le made in Guinée, c’est-à-dire une opinion appréciatrice, par contre, très peu d’entre eux ont une décision d’achat. Et même par rapport à ceux qui achètent, 55 % le font par patriotisme contre 20 % qui le font par soutien.

Pour ce qui est du textile guinéen, il est révélé que 49 % des Guinéens ne consomment pas le made in Guinée par « défaut qualité » et 30 % parce qu’il n’a pas « un bon prix ».

Citant l’étude, Mohamed Kaba, expert sectoriel Entrepreneuriat & Innovation du projet Guinée Créative, révèle en outre que 60 % du textile guinéen consommé par les Guinéens vient de l’extérieur, contre seulement 28 % fabriqué et consommé en Guinée. « L’autre facteur qui bloque la consommation du made in Guinée, c’est la conjoncture économique car l’étude indique que les 65 % des sondés ont des revenus qui varient de 400.000 à 1.500 000 GNF », poursuit M. Kaba. Du coup, dit-il : « 83 % de la population prennent jusqu’à trois mois sans consommer le Made in Guinée,12 % pour ceux qui prennent 6 mois et 5 % pour ceux qui le consomment seulement deux fois dans le mois ». Autre enseignement émanant de l’étude, c’est le fait que « les réseaux sociaux constituent le levier permettant d’apporter plus de visibilité au Made in Guinée. 30 % des consommations du Made in Guinée passent par les réseaux sociaux », a précisé l’expert en entrepreneuriat.

 Ces données, le secrétaire général du ministère de l’Artisanat, de la Culture et du Tourisme, les trouve « formidables ». Surtout, dit-il, dans un contexte où les mines étaient considérées comme l’unique vecteur du développement en Guinée. « L’artisanat absorbe aujourd’hui 35 % de la population active. C’est énorme comme potentiel mais jusque-là, nous n’arrivons pas à tirer ces gains qui sont contenus dans ces secteurs. Donc, s’engager à développer l’économie créative, c’est vraiment aider la Guinée à tirer le maximum des profits des secteurs culturels et de l’artisanat qui sont les plus inclusifs et plus durables », a salué Faya François Bourouno. Il annonce dans la foulée que son département va œuvrer pour booster la consommation du ‘’Made in Guinea’’.  Quant au rapport d’étude, il servira de guide au ministère.

Le représentant de l’Union européenne à la cérémonie note pour sa part que la culture joue un rôle fondamental pour le développement social et économique durable. C’est pourquoi, à en croire Abdul Rahman, le Consensus Européen pour le Développement, qui reconnaît ce facteur dans son programme, s’est engagé à soutenir le projet ‘’Guinée Créative’’, mis en œuvre par Enabel, à hauteur de 2,4 millions d’euros.

Aliou Nasta

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