Disparu depuis vendredi 11 juillet 2025 lors du chavirement d’une pirogue, le corps du caporal Mohamed Pascal Condé a finalement été retrouvé ce dimanche 13 juillet. Il a été inhumé avec tous les honneurs militaires sur les berges du fleuve Makona, conformément à la tradition.
C’est aux environs de 12h, dans les environs du district de Owest Djiba, que sept pêcheurs traditionnels (les somonös) ont découvert le corps, emporté par le courant. Le caporal Condé tentait de faire traverser certains de ses compagnons d’armes ainsi que la ration destinée à la faction militaire postée à Yengah, de l’autre côté de la rive du Makona, lorsqu’il a trouvé la mort. Sa pirogue a chaviré, le laissant porté disparu.
Contacté par téléphone, le président de la délégation spéciale de Nongoa, Tamba Gabriel Bongono, a donné plus de détails.
« il est resté deux jours sous l’eau, et c’est au troisième jour qu’il a été retrouvé. Il s’appelait Mohamed Pascal Condé, caporal de l’armée, né en 1994. C’est hier dimanche, vers midi, que sept somonös sont sortis malgré la pluie pour le rechercher. C’est en se dirigeant vers Owest Djiba qu’ils ont vu son corps flottant, coincé à un endroit. Il n’était pas encore décomposé. Ils l’ont ramené jusqu’au débarcadère de Nongoa », a-t-il détaillé.
Toujours selon lui :
« À leur arrivée, ils ont remis le corps aux autorités. La Croix-Rouge et le chef du centre de santé ont été sollicités pour la préparation du corps. Ensuite, des honneurs militaires lui ont été rendus avant son inhumation au bord du fleuve, comme le veut la tradition ».
Ce drame, survenu alors que le militaire transportait le repas de ses collègues postés à Yengah, une zone frontalière entre la Guinée et la Sierra Leone, met en lumière les conséquences de la fermeture du débarcadère, autrefois principal point de passage entre les deux pays.
Le président de la délégation spéciale appelle ainsi à un règlement pacifique du différend.
« Ce que je demande aux deux pays aujourd’hui, c’est de trouver un terrain d’entente pour rouvrir le débarcadère. C’est par ici que tout transitait. Depuis sa fermeture, nos populations souffrent. En attendant que ce problème se règle, je vais proposer aux autorités militaires de mettre à disposition une équipe de somonös, pour aider à faire traverser les militaires et leurs rations. Ces soldats défendent la patrie, ils méritent notre soutien », a-t-il souligné.
Le caporal Mohamed Pascal Condé laisse derrière lui une veuve et trois enfants.
Niouma Thèdan Kamadou Kamano, depuis Guéckédou