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CEE 2025 : Les filles premières dans la majorité des préfectures ou communes

Les résultats du Certificat d’Études Élémentaires (CEE 2025) en Guinée mettent en évidence un fait plutôt singulier : les filles se sont hissées à la première place dans 21 des 39 Directions préfectorales ou communales de l’éducation (33 DPE de l’intérieur du pays et les 6 communes considérées à Conakry), soit 53,84 % du total. Dans un premier temps, ce sont les résultats remontés par nos reporters et correspondants qui nous ont mis la puce à l’oreille. L’on apprenait ainsi qu’à Kankan, Guéckedou et Matoto, ce sont des filles qui sont classées premières. Puis, via les résultats, la liste s’est élargie à Kindia, Dixinn, Pita… Et là, nous avons décidé de nous pencher sur l’ensemble des résultats nationaux pour le segment  »Enseignement général ». Et l’arrivée donc, cette performance singulière. 

Dans le lot, un cas ressort particulièrement.: à Lelouma, 7 des 10 premiers de la préfecture sont des filles. Une prouesse saluée par les acteurs du système éducatif, qui y voient un signe tangible des progrès en matière de scolarisation des filles. Toutefois, ces succès rappellent également l’urgence de poursuivre les efforts pour garantir leur maintien et leur réussite tout au long du parcours scolaire.

Kadiatou Konaté, activiste engagée pour les droits de la jeune fille, a exprimé son enthousiasme face à ces résultats : « C’est extraordinaire, c’est incroyable ce qui est en train de se passer dans le système éducatif guinéen. On voit de plus en plus les filles qui se positionnent mieux, qui s’affirment davantage à tous les niveaux et qui sortent de leur zone de confort ».

Selon elle, cette réussite est le fruit des efforts concertés des organisations non gouvernementales (ONG), des institutions internationales et du Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire, qui ont œuvré à promouvoir l’éducation des filles.

« Ce succès prouve qu’il n’y a pas de sexe pour réussir. Chacun peut le faire, ça dépend de notre engagement », a-t-elle ajouté.

Cet enthousiasme est partagé par Mohamed Bangoura, enseignant et chargé de communication de Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLEG). Il a attribué également ce succès au ministère en charge de l’examen du CEE, ainsi qu’au travail acharné des enseignants sur tout le territoire.

De plus, il a mis en avant l’impact des campagnes de sensibilisation qui ont convaincu les parents de l’importance de scolariser leurs filles.

« Aujourd’hui, nous avons compris que le message est tombé dans de très bonnes oreilles où les parents d’élèves ont décidé de scolariser la jeune fille permettant ainsi d’éviter les grossesses précoces et les mariages d’enfants », explique Mohamed Bangoura avant de souligner par ailleurs une intelligence intrinsèque chez les filles :

« Quand une fille est bien encadrée et qu’elle reçoit les meilleurs cours et les meilleurs conseils, dites-vous que cette fille deviendra impérativement la meilleure dans son groupe », a-t-il ajouté.

Si la percée des filles au CEE est une victoire, Kadiatou Konaté met en garde contre l’autosatisfaction.

« Plus elles avancent, plus il y a des risques qu’elles abandonnent dû aux questions de violence qui tournent autour d’elles », alerte-t-elle.

Ainsi, l’activiste appelle à une nouvelle dynamique : celle du maintien des filles à l’école. « Nous devons plutôt continuer à rester dans une dynamique de les appuyer, de les accompagner afin qu’elles restent à l’école et qu’elles puissent continuer les études jusqu’à la fin de leur cycle », conclut-elle.

Quant à Mohamed Bangoura, il renchérit en affirmant que cette tendance positive des filles n’est pas nouvelle, mais s’inscrit dans la durée, avec un taux de fréquentation scolaire des jeunes filles en nette augmentation ces vingt dernière années.

Mais sans doute une analyse comparée avec les résultats des années précédentes qui permettra de mieux apprécier la singularité de cette année. Celle permettra en particulier de savoir si les résultats de 2025 relèvent d’une tendance qui se dessine de manière plus globale ou s’il s’agit d’une exception. Cette dernière éventualité devant alors conduire à une analyse plus fine pour identifier les facteurs de cette exception.

Binty Ahmed Touré

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