Comme annoncé dans l’un de nos précédents articles, les manifestations contre la pollution du fleuve Tinkisso ont repris ce lundi 14 juillet 2025 à Siguiri. Les jeunes protestataires se sont réunis à la place des Martyrs, avant de marcher vers la préfecture, la mairie, puis le pont du fleuve Bafing. Tout au long de leur parcours, ils ont scandé des slogans hostiles aux autorités locales et à l’exploitation minière illégale.
Parmi les manifestants, Aly Badra Thiam, l’un des meneurs, a expliqué les raisons de cette nouvelle mobilisation.
« Aujourd’hui, nous sommes encore sortis pour alerter le président de la République : notre ville est en train d’être détruite. L’environnement est dévasté, nos cours d’eau sont pollués. Nous disons stop ! Aidez-nous, Monsieur le Président, à mettre fin à ce fléau. Tous ceux qui détiennent des machines Poclain à Siguiri doivent les retirer immédiatement. Nous ne voulons plus de ces engins destructeurs sur notre territoire. Nous donnons un ultimatum de deux semaines. Passé ce délai, la prochaine mobilisation sera beaucoup plus radicale », a-t-il martelé.
Face à la pression populaire, Ibrahima Douramoudou Keïta, préfet de Siguiri, affirme avoir déjà lancé une vaste opération de déguerpissement sur les berges du fleuve Tinkisso.
« Nous avons pris des dispositions concrètes. Hier, dimanche 13 juillet, j’étais sur le terrain avec mon cabinet, les services de défense et de sécurité. Nous avons commencé l’opération dans les localités de Kiniébakoro, Kokoun, Mégnè, Tambabou et Matènèkourou. Tous les étrangers, notamment les Burkinabés qui exploitaient illégalement le long du fleuve, ont été expulsés. Désormais, les responsabilités sont clairement définies : sous-préfets, maires, chefs de districts et de secteurs, vous êtes tenus de faire respecter ces décisions. Aucune activité ne doit se poursuivre sur les berges. Nos fleuves doivent être protégés. Toute autorité qui manquera à ce devoir répondra devant la justice », a-t-il affirmé.
Ibrahima Camara, depuis Siguiri