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“Nous avons l’impression que les agents qui agissent sur le terrain avaient cette liberté d’utiliser les armes à feu”, déplore Alseny Sall de l’OGDH

Au moins deux jeunes ont été tués ce mercredi 17 août, en marge de la manifestation appelée par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), à Conakry ; une dizaine de jours après la dissolution du mouvement par le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. Des cas de morts déplorés par les organisations de la société civile et de défense des droits de l’homme. Elles alertent aussi les autorités de la transition que ces organisations invitent à diligenter des enquêtes pour identifier et traduire devant les tribunaux les auteurs de ces assassinats.

Rencontré ce jeudi 18 août 2022 par un reporter du Djely, le chargé de communication de l’Organisation guinéenne de défense des droits humains et du citoyen (OGDH), se dit très touché par ces nouveaux cas de morts dont son organisation. Alseny Sall rappelle que dans un pays normal, où règne la démocratie, « manifester est un droit et tuer est un crime ». « Que ce crime soit commis par un agent des forces de l’ordre, un manifestant ou un contre-manifestant, c’est un crime ! », a-t-il rappelé, avant d’inviter à l’État guinéen « qui doit protéger tous les citoyens, sans aucune distinction » à prendre ses responsabilités en diligentant, le plus vite possible des enquêtes pour « situer les responsables, poursuivre les auteurs et les condamner ».

Usage disproportionné de la force 

Le défenseur des droits humains dénonce également l’utilisation abusive de la force, notamment des armes à feu lors des manifestations. Il déplore particulièrement la fâcheuse habitude de « gâchette facile » que les agents des forces de défense et de sécurité ont lors des opérations de maintien d’ordre. « Pourtant, la loi sur le maintien d’ordre public, en son article 45 a dit que l’utilisation des armes à feu durant les opérations de maintien d’ordre public doit se faire conformément au principe de l’égalité, de la proportionnalité et de nécessité. Ce même article va plus loin pour indiquer que lorsqu’il y a eu usage des armes à feu à l’occasion d’une manifestation, le commandant d’unité qui était sur le terrain a obligation de faire un rapport d’incident et adresser à ses supérieurs », a-t-il rappelé au cours de l’entretien qu’il a accordé au Djely.

Alseny Sall regrette que, depuis l’entrée en vigueur de cette loi en 2015, il n’ait jamais été constaté une communication publique des autorités en charge de la sécurité et de la justice pour expliquer l’utilisation des armes à feu pendant les manifestations. « Or, ces rapports sont importants parce qu’ils allaient nous servir de base éventuellement pour les enquêtes judiciaires (…) Nous avons l’impression que les agents qui agissent sur le terrain ont cette liberté d’utiliser les armes à feu, parce qu’ils agissent au nom d’une autorité. Et ça qui est c’est très regrettable », a-t-il conclu.

Aliou Nasta

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